C’est une première, le roller derby sera au programme du Tournoi International de Paris qui se déroulera du 22 au 25 mai prochain. Lil’Stone, membre des Paris Rollergirls, nous présente ce sport qui sera également représenté aux Gay Games de 2018 à Paris. Extrait de l’interview publiée dans le numéro d’avril de Jeanne Magazine.

Paris Rollergirls

Paris Rollergirls

Pouvez-vous nous parler de vous et de votre expérience en tant que sportive ? Depuis quand pratiquez-vous le roller derby ? Avant le derby, on ne peut pas vraiment dire que j’étais sportive. J’ai fait du sport pendant ma « jeunesse », de la gymnastique [Rires]. Du coup je suis restée assez souple mais en dehors de ça… J’ai redécouvert le sport en septembre 2013, lorsque j’ai été prise aux recrutements des Paris Rollergirls. Avant l’été 2013, je n’avais jamais chaussé de patins, j’ai donc appris en même temps le roller et le roller derby ! Et ce n’était pas gagné. Je n’étais pas à l’aise du tout sur mes roues mais je pense que ma motivation a donné envie aux PRG de m’intégrer à leur ligue.

Qu’est-ce qui vous plait dans cette discipline sportive ? J’aime le côté un peu « underground » même si le derby est de plus en plus connu. On reste quand même minoritaire, et ce n’est pas un sport professionnel. Du coup, il y en a pour tout le monde, pour tous les niveaux et toutes les envies. Pas obligé d’être hyper compétitives et sportives pour commencer (la preuve avec moi). C’est cependant extrêmement physique et ça fait du bien car on s’endurcit énormément.

Comment expliquez-vous les règles du roller derby à une personne qui n’y connaît rien ? J’ai un petit topo bien rôdé et efficace pour expliquer les règles de base. Le voici : le roller derby est un sport de contact en équipes, 2 équipes de 14 joueuses s’affrontent sur une piste ovale, le track. On roule sur des rollers quads avec pas mal de protections pour ne pas se blesser. Un match dure 1 heure, 2×30 min, et on envoie toutes les 2 min 4 bloqueuses de chaque équipe et une jammeuse sur la piste. Les jammeuses doivent dépasser les bloqueuses adverses pour marquer des points. Les bloqueuses doivent les empêcher de passer en les bloquant à l’arrière, en les faisant sortir de la piste, tomber, etc. La jammeuse marque 1 point par adversaire dépassée. Tous les coups ne sont pas permis contrairement à ce qu’on entend beaucoup, c’est très réglementé et si une joueuse commet une faute, elle prend 30 secondes de pénalité et doit sortir de la piste pendant ce temps.

Pour la première fois cette année, le roller derby sera au programme du Tournoi International de Paris en mai prochain. Allez-vous y participer et que pensez-vous de l’intégration du roller derby au sein du TIP ? Le TIP s’engage contre tous les types de discriminations dans le sport, que ce soit les discriminations sexuelles, à l’âge ou au handicap. Le roller derby y a donc naturellement trouvé sa place car nous partageons ces valeurs. Chez nous, tout le monde a sa place, que ce soit les jeunes comme les moins jeunes, les minces comme les rondes, les petites comme les grandes, les hétéros comme les homos, les femmes comme les hommes (en tant qu’arbitres chez nous mais il existe des clubs masculins). Les Paris Rollergirls participent pour la première fois au TIP, c’est un pas vers la reconnaissance du roller derby dans le monde sportif au même titre que n’importe quel autre sport. On continuera sur cette lancée avec notamment l’intégration du roller derby aux Gay Games de 2018 à Paris. Le roller derby devient un sport avec lequel il faut désormais compter et qui aspire à la reconnaissance.

Le roller derby est un sport de contact pendant lequel chaque joueuse se plonge dans un univers qui lui est propre. Pensez-vous que c’est ce qui fait le succès grandissant de ce sport collectif ? Le côté décalé du derby, que ce soit au niveau du look, de l’ambiance et du sport en lui-même plait beaucoup. Il y en a vraiment pour tous les goûts, chaque fille est différente et on peut tous flasher sur n’importe quelle joueuse et devenir fan, parce qu’on va aimer son look, son jeu, sa condition sportive. Qu’on aime le folklore ou le challenge sportif, on peut se retrouver dans le derby. Dans le public on a aussi bien des tatoués au look tape-à-l’œil que des monsieur/madame tout le monde, des mamans, des enfants, des jeunes et des vieux.

Le look est un élément important dans la pratique de ce sport. Pensez-vous que pratiquer le roller derby vous permet d’être celle que vous n’êtes pas à la ville ? Pour certaines filles, le derby leur permet en effet de se libérer, de prendre confiance en elles, de se transformer, notamment physiquement. Pour ma part, je suis moins timide depuis que j’en fais car je côtoie beaucoup de gens et donc je suis plus sociable. Les gens trouvent ça marrant quand je leur dis que je fais du roller derby et ça les étonne. Mais j’ai toujours été un peu à contre-courant, le derby m’a permis de trouver ma voie et ma passion. Et côté look j’ai ma tenue de fête pour les matchs : mon short à paillettes et un rouge à lèvres qui se voit bien. D’autres portent des maquillages de guerre, des jupes, des résilles, du fluo, d’autres encore optent pour une tenue de sport sobre. Tout est permis tant qu’on porte notre maillot officiel.

www.parisrollergirls.com

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