Rencontre avec Sylvie Geroux, qui, pour son quatrième roman nous embarque à bord de l’Anveshan, un vaisseau spatial dont la mission est d’explorer les Confins. A son bord, une ingénieure, Penny, rencontre une Théosienne, une télépathe plus douée pour la musique que pour lire les pensées. Le Commandeur Dextra Petters essaie, elle, de suivre les indications du Capitaine du mieux qu’elle le peut jusqu’à ce qu’elle se fasse accidentellement kidnapper… Extrait de la rencontre publiée dans le numéro d’avril de Jeanne Magazine.

Vous avez déjà quatre romans à votre actif ainsi qu’une nouvelle. Pouvez-vous nous dire ce que vous préfèrez dans ce processus ? J’écris uniquement de la fiction et sous des formes plutôt variées de la romance à la science-fiction. Ce que je préfère, avec le recul, je pense que c’est la construction des personnages du roman. J’aime « inventer » quelqu’un, faire en sorte que cette personne soit attachante ou détestable et la faire évoluer tout au long de l’histoire. (…)

Il y a peu de romans de science-fiction ouvertement lesbien. Est-ce que vous avez une idée de la raison ? En fait, j’ai l’impression que le problème est plus large. La science-fiction est un peu considérée comme un monde d’hommes, comme si les femmes ne pouvaient pas apprécier ce genre. Je ne suis d’ailleurs pas sûre qu’il y ait beaucoup d’autrices de science-fiction. Il y en a bien sûr, mais je ne pense pas que les proportions soient équilibrées. L’importance donnée aux personnages féminins (sans même parler de personnages lesbiens) s’en ressent à mon avis. En fait, ça me fait un peu penser au monde des gamers qui est aussi très masculin en apparence. Il y a beaucoup de femmes joueuses pourtant, mais elles sont invisibles, occultées par un milieu qui ne leur est pas favorable. Ce qui m’a poussé à écrire Anveshan, c’est avant tout un penchant très marqué pour la science-fiction en général, notamment Star Trek. Mais comme beaucoup de choses, c’est aussi un peu un concours de circonstances. (…)

Comment fait-on pour créer un univers aussi riche à la fois dans les avancées technologiques et les espèces extra-terrestres qui ont chacune leurs spécificités ? Ah ! Ah ! On prend surtout beaucoup de notes pour ne pas se planter au long de l’histoire ! La richesse de la littérature dans le domaine de la science-fiction est impressionnante et j’ai beaucoup lu. Même inconsciemment, on reste imprégné, je pense. J’avais une idée assez précise de ce que je voulais en termes de technologies pour que mon scénario fonctionne. Après pour les espèces extra-terrestres, je me suis juste fait plaisir. J’ai visualisé ça comme un film pour créer chaque aspect physique.

Le coup de maître d’Anveshan c’est aussi le fait d’offrir deux couples de femmes qui se découvrent à des rythmes différents. C’était voulu dès le départ ou c’était dur de choisir vos préférées ? Je suis balance, pour moi choisir est de toute façon très difficile ! Non, plus sérieusement, ces deux couples faisaient partie de l’histoire dès que j’ai mis en place ce scénario. Je voulais une histoire à deux couples, tout simplement parce que j’avais ces quatre héroïnes qui me trottaient en tête. Et puis, c’était une occasion intéressante de faire une double romance en quelque sorte. Comme vous l’avez remarqué, les deux histoires se développent en parallèle. Elles ont des points communs mais des différences aussi.

Comment pourriez-vous convaincre les réfractaires à la science-fiction de découvrir votre roman ? La science-fiction est comme un décor. Elle sert d’environnement à l’histoire, mais au final Anveshan, ce sont surtout les aventures de quatre femmes fortes que tout sépare et qui pourtant vont devoir trouver un moyen de survivre ensemble. Pour moi, le plus important est là.(…)

Anveshan de Sophie Geroux aux éditions Reines de Coeur | Photo ©Moni Ka

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