Dans le cadre de Métamines, la nouvelle plateforme de réflexion du Collectif MU sur l’inscription de l’art dans le territoire, Polychrome investit à nouveau pour une troisième édition de leur soirée Queer Station ! Cette célébration débutera par un atelier animé par l’artiste vidéaste et sorcière queer Camille Ducellier. Rituel d’apostasie collective (rédaction des lettres à partir des modèles apportés par l’artiste, projection d’un extrait de documentaire, explication de la démarche) en préambule de la performance live de Madame Dame !

Au programme de la soirée également, Abdu Ali rappeur QPOC (Queer People of Color) de Baltimore. Son live permettra d’introduire en troisième partie de soirée une toute nouvelle formation techno, SOLIDES, alliance parfaite de Calling Marian et de l’artiste visuel Cassie Raptor. Strapontin, jeune bruxellois qui monte, s’occupera de conclure la fête en remixant ses propres productions à une sélection techno/darkwave !

Queer Station #3
De 18h30 à 1h
La Station – Gare des Mines (29 avenue de la Porte d’Aubervilliers, Paris 18)
Rendez-vous sur la page Facebook de l’événement pour en savoir plus sur cette troisième édition de la Queer Station.

Et si vous ne connaissez pas encore Polychrome, rendez-vous dans le numéro de Jeanne Magazine qui consacre un article à l’association, dont voici un extrait.

Polychrome, association LGBTQI fondée par des étudiants de la prestigieuse École du Louvre, est un OVNI. Entre milieu universitaire et milieu queer, conférences sur l’histoire de l’art et soirées déjantées, elle a fait de sa position entre deux mondes une vraie richesse. Par Mathilde Bouquerel

Près d’un siècle et demi d’existence, des locaux dans une aile du musée le plus visité de France et une réputation qui n’est plus à faire. l’École du Louvre est ce qu’on appelle une institution. C’est de là que sortent chaque année les futurs conservateur.ice.s, commisaires priseurs, restaurateur.ice.s et autres professionnel.le.s qui feront le marché de l’art français dans les prochaines décennies. Un cadre très classique, un peu guindé peut-être. Pas vraiment celui qu’on imaginerait pour la naissance d’une association queer. C’est pourtant de l’initiative d’un « édélien » (étudiant de l’École du Louvre) que naît en 2011 Polychrome, qui se propose de réfléchir sur, comme le dit leur site Internet, « la représentation du corps, du désir et du genre. » Transfuge, transversale, touche-à-tout, Polychrome incarne cette tendance actuelle du milieu LGBTQI à lier moments d’analyse théoriques et moments festifs dans un même mouvement.

Ils sont trois à avoir accepté de me rencontrer dans un petit bar du Marais à Paris et la diversité de leurs profils est à l’image de l’association. Il y a Alexandre 25 ans, master de stylisme, en charge de la programmation musicale des soirées. Ami proche de Renaud Chantraine, le fondateur de Polychrome, il s’est impliqué dans le projet à partir de l’automne 2015. Laura 26 ans, licence de communication et master en management de projet culturel, s’occupe avec son binôme de la « comm » et des réseaux sociaux. C’est un article sur l’association qui lui a donné envie de prendre contact avec l’équipe. Et Clélia, enseignante-chercheuse de 31 ans organise surtout les conférences Polychrome à l’École du Louvre. Elle a rencontré l’association en 2014 lors du Printemps des Assoces organisé par l’Inter-LGBT. Ils répondent à mes questions tous ensemble, confirmant et précisant ce que me dit l’un.e ou l’autre, fidèles à cette organisation « très horizontale » qui régit Polychrome et qui vise, comme ils me l’expliquent « à essayer de lutter contre les effets de hiérarchie dans le travail collectif. »

Répondre à un double manque

Avec moi, ils reviennent sur la création de l’association, il y a huit ans maintenant par Renaud alors étudiant à l’École du Louvre. Ils m’expliquent : « A l’époque, il y avait un vrai manque de proposition culturelle dans le milieu. Par exemple, l’Inter-LGBT n’a pas d’offre comme celle de Polychrome avec ce côté transversal, entre des pratiques théoriques, des pratiques de fête et des moments collectifs comme nos ateliers. » Ce manque existe en fait des deux côtés, puisqu’il y a alors peu d’associations jeunes et actives à l’École du Louvre. Si Polychrome se concentre sur la représentation du corps, du désir, du genre, c’est que l’art et la façon dont il montre ces thématiques jouent un rôle fondamental dans l’acceptation des minorités sexuelles et de genre. Faire entrer leurs productions artistiques dans un lieu de patrimoine, c’est donc aussi œuvrer pour leur reconnaissance. Militantisme culturel donc ? « Oui, on le revendique. On est politiques mais pas directement, parce qu’on a envie que ce qu’on fait à Polychrome serve à quelque chose. Faire entrer les minorités dans la culture commune c’est quelque chose de très important dans l’évolution des ségrégations. Mais c’est aussi à l’État de se bouger pour le faire … »

Retrouvez cet article en intégralité dans le numéro de mai de Jeanne Magazine. N’oubliez pas qu’en soutenant Jeanne, vous permettez à votre magazine 100% lesbien de continuer à vous proposer 90 pages de contenu exclusif chaque mois !