De Natalie Clifford Barney à Susan Sontag, en passant par Renée Vivien, Claude Cahun, Violette Leduc ou encore Audre LordeJeanne vous propose de vous plonger dans l’univers passionnant de lesbiennes inspirées et inspirantes.

Tour à tour danseuse, femme de ménage, philanthrope et activiste pour les droits des LGBT et des Noirs aux États-Unis, elle est l’une des fondatrices des archives lesbiennes. Ou quand l’histoire de notre communauté se confond tout entière avec celle d’une lesbienne hors-normes. Suite de notre série de portraits avec celui de Mabel Hampton publié initialement dans le numéro 43 de Jeanne Magazine.

Mabel Hampton est née le 2 mai 1902 dans une famille de Caroline du Nord, à Winston-Salem. Quelques mois après sa naissance, sa mère meurt, empoisonnée. Le bébé est alors confié à sa grand-mère, qui l’élève comme sa propre fille. De cette période dans le Sud, Mabel garde des souvenirs agréables et émus. « Ma grand-mère disait toujours que j’étais si petite que ma tête n’était pas plus grosse qu’une pièce d’un dollar. Elle disait qu’elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour me faire grandir. Un jour, elle faisait mon lit et rassemblait des affaires, après avoir nourri les poules. Mais je ne m’allongeai pas dans ce lit ; je restai dans le rocking chair et, ce jour-là, elle mit des affaires sur le siège. Lorsqu’elle les jeta dehors, elle oublia que j’étais là et me jeta aussi dans le jardin, sur le sol. Et grand-mère était si désolée de m’avoir fait mal ! » Dans ce paradis, Mabel s’éveille à la beauté d’un jardin magnifique, au goût inimitable d’un luxueux potager, et à l’amour de ses proches, comme de ses amies.

Mais cet état de grâce retrouvée après des débuts cabossés ne dure pas. La tragédie frappe de nouveau Mabel, et vite : lorsqu’elle a sept ans, sa grand-mère adorée décède à son tour. La sœur de sa mère vient immédiatement de New York et propose de prendre la petite fille avec elle. Elle prennent alors un train pour l’appartement de la Huitième Rue, où l’attend son oncle.  De ce voyage de deuil, elle se souvient : « C’était l’été (…) j’avais un sandwich au foie entre deux tranches de pain. Et je sus et sentis que les choses seraient différentes. Après avoir mangé mon sandwich, je pleurais tout le long du chemin jusqu’à New York. Ma tante essaya de me calmer, mais rien n’y fit, car j’avais le coeur brisé. » Las, elle reste moins d’un an chez eux ; d’abord parce qu’ils la traitent mal, préférant la faire dormir à même le sol près de la soute à charbon plutôt que dans son lit, ensuite parce que son oncle, un pasteur, abuse d’elle. Mabel Hampton, 8 ans et un caractère affirmé, habituée à la rue, où elle chante pour quelques pennies envoyés par les fenêtres, s’enfuit alors de chez ses « parents« . Et là commence une incroyable aventure pour l’enfant ; après avoir erré des heures dans New York, une femme croisée dans la rue croit reconnaître en Mabel une autre petite fille de sa connaissance et, sans laisser à Mabel le temps de dire un mot, lui donne un nickel (une pièce de 10 centimes) afin qu’elle retourne « chez elle, à Harlem« . « Ce nickel marqua un tournant dans ma vie« , dira Mabel qui, plutôt que de monter vers le nord de la ville, s’embarque à bord d’un train pour le New Jersey. Elle descend au terminus et rejoint un parc, où des enfants blancs et noirs jouent gaiement ensemble. Puis la nuit tombe et les familles rentrent chez elles. Deux enfants s’intéressent à Mabel et lui demandent ce qu’elle fait là. Mabel Hampton, 8 ans, a déjà l’intuition intime qu’elle doit se protéger et dire ou taire les choses, selon ce qu’elle en attend. À Bessie White, la dame qu’une des enfants a amenée à la rescousse, elle ne confie rien ; elle décide simplement d’accepter la main tendue. Et c’est ainsi qu’à la tombée de cette nuit de 1910, Mabel Hampton a trouvé une famille.

Elle y reste jusqu’à ses 17 ans, choyée, aimée et traitée comme les deux autres enfants du couple, la jolie Ellen, avec qui elle dort, (« la première femme qui m’a serrée dans ses bras« ), comme l’autre petite fille. En 1919, Mabel Hampton est employée de maison dans une famille blanche lorsqu’elle apprend la mort de sa tendre Ellen, morte en couches. Les liens avec les White se distendent alors, chacun accaparé en effet par son propre chagrin. Mabel Hampton devient alors danseuse et tourne avec une troupe de femmes qui se produit à une encablure de New York, à Coney Island. Elle joue ensuite au Lafayette Theater ou au Garden of Joy, à Harlem, et fait une apparition tonitruante dans l’époque que les livres appellent le Harlem Renaissance. Elle rencontre Gladys Bentley et Ethel Waters et goûte aux délices et plaisirs lesbiens de ces années folles. Cependant, elle est arrêtée par erreur pour prostitution et envoyée sans autre forme de procès ou presque -la juge Norris prononce tout de même une sentence de 3 ans- dans la prison pour femmes de Bedford Hills, là où, selon une étude de 1919, « 75 % des prisonnières sont prostituées et 70 % souffrent de maladies vénériennes. » Mais Mabel Hampton, elle, trouve une certaine tendresse, dès les premiers jours, dans les bras désintéressés d’une de ses compagnes de cellule. Cependant, la direction pénitentiaire voit d’un mauvais œil, non pas tant les relations lesbiennes, courantes, que les relations inter-raciales, scandaleuses. Les populations blanche et noire sont alors séparées et Mabel perd quelques unes de ses amies. Elle est libérée au bout de 13 mois, avec l’obligation formelle de rester loin de New York et de ses tentations. Mais Mabel Hampton n’est pas femme à renoncer aux multiples fêtes lesbiennes qui se donnent ici et là dans la Grosse Pomme. Une Blanche rencontrée à Bedford vient la prendre dans sa voiture pour l’emmener à une de ces soirées fameuses ; Mabel ne résiste pas. Dénoncée par un voisin, elle retourne en prison pour finir sa peine.

A sa sortie en 1923, Mabel Hampton a tout juste 21 ans et une furieuse envie de vivre sa vie. Avec ses proches voisines et d’autres amies, des Noires et des Blanches, toutes lesbiennes, elle écume les parties privées ou publiques, peu onéreuses mais très dévergondées, de New York. Elles sont parfois 15 à s’entasser chez les unes ou les autres, pour des soirées entre rires et politique, car elles ont conscience qu’être Noires et lesbiennes est une double peine, même dans le Harlem Renaissance. Une aventure la marque assez à cette époque. Un soir de février 1927,elle décide avec ses amies d’aller voir la pièce, scandaleuse, dont tout le monde parle, The Captive, avec Helen Mecken dans le rôle-titre. Subjuguée tant par la pièce que par l’actrice, « qui jouait trop bien la lesbienne pour ne pas en être une« , elle retourne voir la pièce une autre fois, seule. Puis une autre, et encore une autre, elle ameute toutes ses amies, leur paye le voyage quand il le faut, pour qu’elles s’enthousiasment avec elle pour cette pièce. Un soir, Helen Mecken l’invite dans sa loge. Eberluée et fière à la fois, Mabel s’y rend avec joie et, à la question « pourquoi aimez-vous le show ?« , elle répond : « parce qu’on dirait une partie de ma vie, ce que je suis et ce que j’espère devenir. » « C’est bien. Accrochez-vous ! Vous serez parfaite. »

Lorsque arrive la grande Dépression, Mabel Hampton est assez peu touchée. Sans doute parce qu’à l’époque, elle vient d’arrêter les représentations de danse (quand on l’interroge sur le pourquoi, elle répond « parce que j’aime manger ».) et que son salaire de femme de ménage, déjà bas, souffre peu de changements. Elle est employée dans une famille blanche, les Baubrick, pendant 12 ans. Charles Baubrick lui écrit une lettre de recommandation, assurant qui de droit de la probité et de l’honnêteté de son employée. Cette lettre, gardée avec tant d’autres témoignages de sa vie de petite salariée, montre assez tristement combien cette femme autonome, à la vie sociale exaltante, fut contrôlée économiquement par les Blancs qui l’ont employée toute sa vie.

Mabel Hampton et Lilian Foster

Mabel Hampton et Lilian Foster

1932 marque le tournant absolu de toute son existence. Alors qu’elle attend le bus, Mabel Hampton voit arriver une femme encore plus petite qu’elle, « habillée en duchesse« . Il s’agit de Lilian Foster. Par le miracle du coup de foudre, elles tombent amoureuses et ne se quitteront plus, jusqu’à la mort de Lilian en 1978.
Les années 30 s’écoulent dans la même frénésie de culture et d’amitié que les années 20. Mabel Hampton conserve tous les tickets d’entrée, les programmes, les lettres d’amies comme d’employeurs, tous les témoignages d’une vie de femme pauvre mais investie, socialement riche et politiquement engagée. Au jour le jour, elle s’habille de façon assez ostentatoire pour qu’on ne la prenne pas pour autre chose que ce qu’elle revendique : une lesbienne (même si le terme n’est pas encore usité) amoureuse. Elle a négocié auprès de son entourage, notamment professionnel, le recours au terme « soeur » pour parler de Lilian, ce qui autorise des manifestations de tendresse en public et installe Lilian dans sa vie. Et cette dernière, pour discrète et féminine qu’elle soit, n’hésite pas à répondre, à une voisine qui lui demande où est son mari, qu’elle est là, en désignant une Mabel souriante et complice.
La décennie suivante marque l’avènement d’une nouvelle ère. Tandis que les élites préparent sûrement le pays à une entrée en guerre, les pauvres Noires vivent chaque matin un genre de marché aux esclaves moderne : les femmes se rassemblent au coin des rues de Brooklyn ou de Harlem, attendant le passage des voitures de Blanches qui les embauchent à la journée, à la recherche de la main d’oeuvre la moins chère. Par envie et par confort, Mabel Hampton quitte la précarité du travail journalier pour entrer comme infirmière en chef pour une grosse compagnie et bénéficie enfin de la protection sociale mise en place par le président Roosevelt 6 ans plus tôt. Puis, tandis que New York devient le terrain de batailles de rue où les Noirs se battent contre un état raciste qui les envoie par ailleurs combattre, dans des bataillons séparés, auprès des vieilles nations européennes…racistes, Mabel Hampton s’engage pour l’effort de guerre. Elle est donneuse d’alerte et engagée dans la collecte de cigarettes et autres produits de confort pour les combattants américains. Ses dons constants, notamment financiers, lui valent d’obtenir cinq citations à l’effort de guerre. Lorsque la guerre s’achève, Mabel Hampton est à nouveau au service de la petite bourgeoisie blanche, comme femme de ménage. En 1948 cependant, elle fait une chute qui l’empêche de travailler ; elle demande une pension qui lui permet de vivre chichement mais assez pour se montrer généreuse avec les associations caritatives puis, l’année suivante, puisqu’on lui fait une nouvelle promesse d’embauche comme femme de ménage, elle écrit aux aides sociales pour leur dire d’arrêter de lui verser sa pension. Elle est ainsi, Mabel, d’une honnêteté scrupuleuse. Dans le même temps, toujours à chercher la rose parmi ses épines, elle continue de voir tout ce que Broadway offre de revues noires et soutient ainsi sa culture afro-américaine. Elle se prend de passion pour Josephine Baker qui, par son œuvre, ses actes et ses paroles, se pose clairement comme une femme racisée dont le succès est celui de « tous les Noirs d’Amérique« . Avec sa façon bien à elle de collecter, collationner et collectionner tous les articles de journaux (et tout autre document) qui parlent des Noirs, mais aussi de sa communauté LGBT (qui ne se nomme pas encore ainsi) sentant assez clairement que l’histoire se déroule devant ses yeux, Mabel Hampton accumule de véritables archives. Ainsi, parallèlement aux articles nombreux dédiés à Josephine Baker, elle accumule ceux consacrés à la pionnière trans Christine Jorgensen, ancienne G.I.

En 1952, elle fait une rencontre qui elle aussi changera profondément sa vie. Chaque matin, elle prend un café dans un établissement bon marché de New York avant de traverser la ville prendre son service de ménage au Jacobi Hospital, où elle a gagné le surnom de « Captain« . Chaque matin, elle s’assoit à côté d’une Blanche juive qui fait la même chose, pour aller prendre un autre service quelque part dans la ville. Au bout de quelques semaines de petits-déjeuners partagés, Mabel Hampton accompagne cette connaissance jusqu’à son arrêt, pour lui dire au revoir. Celle-ci lui lance les clés de chez elle par la fenêtre du bus et lui demande si elle peut passer faire le ménage. Mabel ne se démonte ni ne s’emballe : elle fera un essai d’une semaine. Parce que Regina Nestle, c’est son nom, est assez instable financièrement, le contrat sera de très courte durée. En revanche, une amitié est née, qui portera ses fruits sur deux générations. Mabel vient souvent, passe parfois quelques jours, avec ou sans Lilian, et les 3 femmes deviennent de proches amies d’infortune. Un soir, Regina téléphone à Mabel, catastrophée : elle menace de se tuer si sa fille, Joan, est ce qu’elle soupçonne qu’elle soit, lesbienne. Mabel lui répond : « Eh bien vas-y, fais-le donc, parce que ce que fait ta fille ne te regarde pas et d’ailleurs, JE suis lesbienne et ça me va très bien. » Regina s’incline et se console de voir sa fille aussi bien épaulée, voire conseillée par Mabel. Plus tard en 1974, devenue deux amies adultes, Joan et Mabel fondent ensemble (avec deux autres femmes), les Lesbian Herstory Archives (avec un jeu de mot sur Herstory ; History = Histoire mais aussi son Histoire à Lui, parce que les hommes ont confisqué les faits, contre Herstory, son Histoire à Elle, où elles prennent la parole), ou en d’autres termes, les premières archives lesbiennes au monde. Et c’est avec son engagement et sa générosité habituels que Mabel Hampton offre toutes ses archives personnelles au LHA, permettant ainsi aux générations suivantes comme à celles qui ne sont pas sorties du placard (tandis qu’elle, Mabel, « n’a jamais été dedans« ) de comprendre les luttes menées et les énergies déployées quand on est lesbienne, Noire et pauvre dans cette Amérique dure pour ces trois classes.

2 ans après l’ouverture des Archives, qui seront un peu comme un deuxième foyer pour Mabel Hampton, l’appartement qu’elle occupe dans le Bronx avec Lilian est détruit par un incendie. Elles sont immédiatement invitées à aller vivre chez Joan Nestle et sa compagne d’alors, Deborah Edel. De cette période de sororité lesbienne, Mabel garde un souvenir enthousiaste : « …Nous nous entendions très bien, et nous jouions, nous chantions, nous mangions ; c’était merveilleux ! Je ne l’oublierai jamais. Et Lilian, bien sûr, Lilian était ma femme. » Lilian, qui dit de Mabel : « Il y a 44 ans, je rencontrai Mabel. On formait un couple formidable. Je ne l’oublierai jamais. Mais elle est un peu dure. Je l’ai rencontrée le 22 septembre 1932. Et, de toute notre vie, nous n’avons jamais été séparées depuis. Seule la mort nous séparera. Car sans cela, je ne veux pas que ça finisse. » Mais cela finit en 1978, deux ans après cette déclaration d’amour. Lilian meurt soudainement et laisse Mabel ravagée de chagrin et seule pour la première fois, après 46 ans passés dans les bras de Lilian.

D’abord plus discrète pour faire son deuil, Mabel Hampton retrouve sa famille de toujours, ses communautés noires et lesbiennes, et (re)découvre des associations LGBT à qui donner du temps et de l’argent, malgré des revenus restés maigres et qui ne lui permirent jamais de faire les voyages dont elle rêvait. Depuis toujours, Mabel Hampton donne au Fonds pour Martin Luther King mais, depuis la révolte de Stonewall en 1969, qui a marqué le début du mouvement de protestation gay et de la libération progressive des LGBT, elle donne aussi aux associations gay et lesbiennes, notamment ses amies de SAGE, une association de défense des droits pour les LGBT âgés. Pressentant qu’il y avait dans la vie de Mabel Hampton la matière d’un témoignage unique, Joan Nestle commence à interviewer Mabel et à enregistrer leurs entretiens, qu’elle verse aux Archives. Elle commence également un blog où elle ajoute tout ce que Mabel lui a confié de photos, coupons, programmes du Negro Opera Company, articles de journaux etc. Aux Archives, des femmes volontaires pour trier, classer, etc. reviennent juste pour le plaisir d’écouter Mabel raconter le Harlem Renaissance ou la prison pour femmes et dérouler le fil d’une vie hors du commun et hors des normes dictées par l’hétérosexualité, le racisme et la pauvreté.

« Moi, Mabel Hampton, j’ai été lesbienne tout ma vie depuis 82 ans et je suis fière de mon peuple. Je voudrais que tout mon peuple soit libre dans ce pays et à travers le monde, mon peuple gay et mon peuple noir. » Nous sommes en 1984, à la Gay Pride de New York, et c’est là le message marquant que Mabel a décidé de livrer au micro. Elle est chaudement applaudie et on se bat pour avoir le privilège de pousser son fauteuil roulant l’année suivante, alors qu’elle est élue « présidente d’honneur de la Gay Pride de New York 1985« . Elle apparaît dans deux documentaires, Silent pioneers et Before Stonewall, importants pour comprendre le cheminement des droits de la communauté LGBT. Inlassable conteuse, amoureuse des femmes et désireuse de participer à ce nouveau monde qu’elle a contribué à faire naître, Mabel Hampton continue de participer à des réunions non mixtes, à des camps d’été lesbiens ou encore à des conférences communautaires. En 1987, elle prend l’avion pour la première fois de sa vie et traverse le pays pour recevoir une distinction offerte lors de la West Coast Old Lesbians Conference, en Californie.
Fatiguée et amoindrie physiquement, elle doit renoncer à son appartement du Bronx situé au quatrième étage et aller vivre à nouveau chez Joan Nestle, qui l’accompagne jusqu’à la mort. Et c’est le 26 octobre 1989, après une deuxième attaque, que Mabel Hampton quitte une vie qu’elle avait follement aimée.

Aujourd’hui que la communauté est libre et visible, dire notre histoire paraît de peu d’importance. Pourtant, parce que nos droits ne seront jamais acquis pour toujours et parce que la parole peut encore être confisquée par ceux qui ont intérêt à manipuler l’histoire, se passer les mots, déballer les secrets et les non-dits de groupes opprimés qui ont eu tant à dire et tant à taire pour survivre, aller au-delà des histoires individuelles pour créer un tissu commun, parler de ce qui est incorrect et invisible, fonde l’existence même d’une communauté. Et Mabel Hampton, en dépassant les peurs et les clivages qui réduisent les vies et séparent les êtres, dans sa vision joyeusement inclusive de la vie, a contribué de manière exemplaire à fonder la nôtre.

Par Véro Boutron | Photo d’ouverture © The Lesbian Herstory Archives

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