Avec pour objectif de proposer un espace bienveillant de questionnement et de curiosité autour du couple, la plateforme numérique « Comment on s’aime ? » est également réactive sur les questions LGBTQIA+. Pour en savoir plus, Jeanne Magazine a posé quelques questions à Louise, responsable communication, qui nous présente cet outil bienvenu, conçu par des expertes des questions de genre, de violences conjugales, et spécialisées sur le public jeune. Extrait de la rencontre publiée dans le numéro de janvier de Jeanne Magazine.

Pouvez-vous nous présenter la plateforme Comment on s’aime ? Commentonsaime.fr est une plateforme numérique qui s’adresse prioritairement à tous·tes les jeunes, mais aussi aux professionnel·le·s en lien avec les publics jeunesse. L’idée est de proposer un espace bienveillant de questionnement et de curiosité autour du couple, des violences qui peuvent y survenir, du rapport au corps, à la sexualité, etc. Cette plateforme a été conçue par une équipe d’expertes des questions de genre, de violences conjugales, et spécialisées sur le public jeune. Les équipes d’En avant toute(s) interviennent régulièrement auprès des adolescent·e·s, en milieu scolaire ou associatif notamment, ce qui leur permet une proximité de terrain propice à la création des contenus les plus pertinents possibles pour elles et eux. Le site est également réactif sur les questions LGBTQIA+, car si le phénomène est encore méconnu, de nombreux jeunes vivent des violences au sein de ces couples, et sont parfois encore plus isolé·e·s, en raison du manque de connaissance autour de ces problématiques et du secret qui peut entourer ces relations, dans une société encore très homophobe. Enfin, commentonsaime.fr est accessible aux personnes en situation de handicap, car l’association est pensée dans une logique d’inclusivité. C’est d’autant plus pertinent qu’on sait que 80% des femmes handicapées subissent des violences au sein de leur couple.

Véritable espace de parole, de partage d’informations sur le couple et la sexualité, quelles étaient les motivations et les envies à l’origine de ce projet ? La première motivation a été le manque de ressources disponibles sur ces sujets sur Internet. Quand nous avons lancé l’association, nous avons mené une vaste étude de terrain sur le territoire francilien, afin d’identifier avec les acteurs·trices les manques dans la prise en charge des victimes. Le constat dressé par les associations est unanime  : les jeunes se rendent moins que leurs aînées dans les structures d’aides spécialisées, et décrochent également moins leur téléphone pour contacter les numéros d’écoute. Nous avons compris que les jeunes sont en réalité très nombreuses à se confier sur cet espace, plus adapté à leurs pratiques, qui leur apporte un certain anonymat et donc un sentiment de sécurité. Forums, réseaux sociaux, espaces de commentaires sous des vidéos… sont autant de lieux d’expression autour des violences. Or, les interlocuteurs·trices de ces personnes n’étant pas des professionnel·le·s, la qualité de la réponse apportée est donc très variable, pouvant être maladroite, voire malveillante. C’est ainsi qu’est né le tchat. L’idée est de permettre aux personnes de poser leur questions par écrit, en toute confidentialité, mais avec une réponse adaptée et professionnelle. (…)

Vous parlez également la violence conjugale au sein des couples LGBT qui est peu souvent abordée par les medias. Les stéréotypes ont encore la peau dure en 2020. Avez-vous eu l’occasion d’aborder spécifiquement ces questions-là avec des professionnels de santé ? Nous avons à cœur de réussir à faire émerger ce sujet dans la place publique. C’est vrai aussi pour les violences au sein des couples jeunes. Nous intervenons dès que possible dans des formations, des colloques ou des tables rondes pour présenter ces enjeux et les faire connaître auprès des professionnel·le·s du social ou de la santé. (…)

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Photos ©Wilfried Desvaux | commentonsaime.fr

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