Réécriture de La Belle et la Bête en conte lesbien, Journal d’une confidente est le premier roman de Virgine Rousseau publié aux éditions Reines de Coeur. Extrait de la rencontre publiée dans le numéro de juillet de Jeanne Magazine.

Si Journal d’une Confidente est votre premier roman publié, vous êtes autrice depuis de nombreuses années déjà. Pouvez-vous nous expliquer comment tout a commencé ? Oui, j’écris depuis déjà pas mal de temps. J’ai réellement commencé à écrire quand j’étais à la fac, seule dans ma chambre étudiante. L’envie est venue alors que je regardais des séries TV et que j’étais frustrée de ne pas y voir ce que je souhaitais. J’ai décidé, un jour, d’écrire quelque chose avec les personnages, le contexte et la trame de fond de ma série. Ce n’est que plus tard, lorsque je suis entrée dans un forum de cette série, que j’ai découvert que je n’étais pas la seule à faire cela, et que ça avait même un nom : les fanfictions. Le principe est simple : prendre une série, ses personnages, les noms, les situations de base et écrire dessus : une suite, un univers alternatif, réécrire une scène/un épisode… Et faire partager cette fiction sur des sites dédiés pour que les fans de cette série les lisent. Voilà comment tout a commencé. Par la suite, mes écrits ont connu une petite notoriété et j’ai été contactée par la maison d’édition Reines de Cœur qui a voulu que je réadapte une de mes fictions pour en faire un roman à part entière. Depuis, Journal d’une confidente est né, d’abord en Ebook avant de connaitre une version papier, dont je suis très très fière.

Vous continuez à écrire des fanfictions depuis tout ce temps. Vous diriez que c’est indispensable à votre équilibre ? Ecrire est indispensable. Que ce soit des fanfictions, des petites nouvelles, peu importe. Il est vrai que le format des fanfictions me permet de laisser libre cours à mes idées sans avoir les contraintes que peut inclure la conception d’un roman. Les fanfictions sont moins exigeantes sur la forme et le fond, tandis que les romans doivent répondre à des critères précis. Je ne dis pas que les fanfictions sont de moindre importance, mais elles me permettent facilement de m’évader, de me « défouler » sans avoir des mois et des mois de travail dessus. J’ai toujours des idées, il faut qu’elles sortent.

Le roman Journal d’une Confidente est présenté par votre éditeur comme une adaptation moderne du conte La Belle et la Bête. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ? Je suis réellement fan de ce conte. J’ai vu beaucoup de versions de ce dernier : le Disney bien sûr, mais aussi des versions cinématographiques variées. Il était logique pour moi d’essayer d’en faire un conte moderne, qui plus est, un conte lesbien moderne. Le sujet de ce conte est universel, il traverse les âges, les frontières, il parle à beaucoup : voir au-delà des apparences, prôner la tolérance, la différence.

Vos deux héroïnes sont très antinomiques que ce soit physiquement ou émotionnellement. L’une est vivante, libre, lumineuse, l’autre blessée, enfermée, autoritaire. Vous n’avez jamais craint de tomber dans les clichés ? J’avais peur, en effet, que tout soit trop « clichés ». Effectivement le contexte peut prêter aux clichés mais j’aime à croire que, finalement, ce n’est pas ou tout blanc, ou tout noir. La trame de fond, le fait de creuser un peu plus dans le pourquoi chacune est ainsi, c’est ce qui est intéressant et efface tant le conte de base que les clichés autour.

Au final, l’histoire est assez dure, sans trop en révéler. Vous avez le sentiment d’avoir une certaine gravité dans votre écriture ou vous aimez aussi la comédie et la légèreté ? J’adore la comédie, l’humour, les situations aussi cocasses que romantiques ou rocambolesques… Mais j’aime aussi retranscrire des choses vraies. Et la vie n’est pas que de l’humour ou des situations romantiques telles qu’on peut les voir dans les films. La vie, les relations sont des choses complexes qui, parfois, demandent du temps pour se développer, pour se construire. (…)

Journal d’une confidente de Virginie Rousseau (éditions Reines de Coeur) – Photo ©Moni Ka

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