Vanessa Ricoul, première femme présidente de l’association FLAG!, émerge comme une voix inspirante dans la lutte contre les discriminations LGBT+. Son parcours personnel, marqué par le défi de faire son coming out à une époque où la compréhension et l’acceptation étaient rares, a allumé la flamme de son engagement. Désormais à la tête de l’association LGBT+ des agents des ministères de l’Intérieur et de la Justice, elle bouscule les stéréotypes dans des institutions traditionnellement masculines. Découvrez comment son leadership éclairé et ses projets ambitieux dessinent un avenir plus diversifié et respectueux pour tous les membres de la communauté LGBT+ au sein de ces institutions. Extrait de la rencontre publiée dans le numéro 111 de Jeanne Magazine.

Vanessa, pouvez-vous nous raconter un moment clé de votre vie ou une expérience particulière qui vous a incitée à vous engager activement dans la lutte contre les discriminations LGBT+ ? Ce moment clé est comme pour beaucoup de personnes la découverte et explicitation de mon homosexualité à mes proches, notamment mes parents. J’avais 19 ans. J’en garde un souvenir très douloureux. Leur réaction à l’époque (en 1999) a été difficile. Ça a été vécu pour eux comme une épreuve terrible. Ce fut bien sûr encore plus violent pour moi. J’ai donc décidé à ce moment de m’engager pour tous ceux qui savent parfaitement de quoi je parle. Aujourd’hui, mes parents, militent à mes côtés. La preuve que ce travail de soutien est essentiel.

Vous êtes aujourd’hui la première femme élue présidente de FLAG!. En quoi votre propre expérience en tant que femme et lesbienne a-t-elle influencé votre détermination à promouvoir l’inclusion et l’égalité au sein de ces institutions gouvernementales ? FLAG! existe depuis 22 ans et n’a connu que des présidents. Un schéma proche de ce que nous retrouvons dans des corps de métier comme les sapeurs. J’évolue donc dans un environnement fortement masculinisé, marqué par les stéréotypes et les préjugés. Je travaille quotidiennement, comme chef d’un centre de traitement de l’alerte à faire évoluer ces représentations. Je suis la minorité dans la minorité, ce qui exacerbe ma détermination.

Quelle est votre vision pour un avenir où les ministères de l’Intérieur et de la Justice en France seront plus inclusifs et respectueux de la diversité LGBT+ ? Comment espérez-vous que votre travail contribuera à cette vision ? Je suis absolument convaincue que nos ministères ont tout intérêt à être plus inclusifs. Il est urgent de diversifier la ressource humaine de nos services. Notre système français de sécurité civile repose sur le volontariat. À ce jour trop de personnes ne franchissent pas la porte des casernes de peur que leur différence soit un problème. J’ai écrit récemment un mémoire sur le sujet. (…)

Les pompiers et les forces de l’ordre sont souvent perçus comme des institutions très masculines. Pouvez-vous partager des exemples de succès ou de progrès que vous avez observés en termes d’inclusion et de diversité au sein de ces professions ? Je me suis mariée en tenue de sapeur-pompier, comme c’est permis à toutes les personnes en situation analogue. J’ai demandé cette autorisation dans un climat de confiance car ma hiérarchie applique le droit à la lettre. Ce fut d’ailleurs le premier mariage homosexuel en tenue. Maintenant on me demande de m’impliquer en interne en faveur de la mixité et de la lutte contre les discriminations. C’est une belle réussite.

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flagasso.com

L’intégralité de la rencontre avec Vanessa Ricoul est disponible dans le numéro 111 de Jeanne Magazine.

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