Tove : qui était la créatrice des Moomins ?

Le 27 juin 2001, Tove Jansson s’éteignait à Helsinki, laissant derrière elle sa compagne Tuulikki Pietilä et le fabuleux monde des Moomins, dont elle est la célèbre créatrice. Mais qui était vraiment cette peintre, illustratrice, écrivaine, lesbienne de génie qui a marqué toute une génération d’enfants et de grands ? Le film Tove tente de répondre à sa manière à la question. Extrait de l’article publié dans le numéro 105 de Jeanne Magazine.

Réalisé par Zaida Bergroth, le long-métrage a connu un beau succès en Finlande lors de sa sortie en 2020 et y a même reçu le prix Jussi du Meilleur Film (l’équivalent d’un César). C’est pourquoi il dépasse aujourd’hui les frontières et sort dans les salles françaises le 1er mars prochain. Le film nous montre une Tove Jansson libre, fantasque et amoureuse dans une histoire qui reste un peu trop en surface mais qui donne envie d’en savoir plus sur la vie de l’artiste.

Une grande soif de liberté

Tove commence pendant la Seconde Guerre mondiale dans un bunker, où plusieurs personnes sont réfugiées alors que les bombardements font rage. Tove Jansson (interprétée par Alma Pöysti) fait partie de ce groupe. On la voit déjà avec des crayons dans les mains, dessinant des petites créatures issues du monde des Moomins. Le film se concentre ensuite sur la période d’après-guerre où Tove Jansson se cherche en tant qu’artiste et va acquérir son indépendance. En ne racontant qu’une partie charnière de la vie de Tove, le film ne tombe pas dans l’écueil d’un biopic un peu trop formaté et cherche plutôt à mettre l’accent sur la soif de liberté de l’artiste qui ne veut surtout pas d’une vie bien rangée. Cela ne l’empêche pas de devoir se battre parfois contre ses propres démons et le monde extérieur.
La première chose contre laquelle lutte Tove, c’est le regard sévère de son père sculpteur. Celui-ci n’aime pas les peintures de sa fille et ne considère pas les Moomins comme de l’art. Il ne se prive pas pour lui donner à maintes reprises son opinion. Tove continuera malgré tout à peindre comme elle l’entend et à étendre l’univers de ses trolls hippopotames qui séduiront la Finlande tout entière. Elle mènera une vie de bohème entourée de ses amies artistes et se souciera peu des conventions. Cependant, on voit que Tove a une relation ambiguë avec les personnages qui la rendront mondialement célèbre. Elle aurait plutôt voulu être reconnue pour ses peintures, qui passeront aussi à la postérité mais qui peinent encore à convaincre le public à l’époque. Le succès des Moomins ne la rend pas forcément heureuse et elle répète à tout va que ses admirateurs viennent la voir pour ses livres mais pas pour son véritable talent. La frustration que l’artiste ressent est aussi palpable dans ses relations amoureuses, passionnées mais déçues qui la guideront d’une autre manière vers le chemin de la liberté puisque c’est elle qui décidera de partir quand il le faut. On comprend alors que ses rencontres et certaines épreuves qui jalonnent sa vie seront distillées dans les aventures des Moomins et que les personnages de Zotte et Zézette (Tofslan et Vifslan en VO) sont basés sur un véritable couple lesbien, le sien.

Une rencontre qui bouleverse sa vie

Avec cette soif de liberté qui caractérise Tove, vient une soif d’aimer qui elle souhaite. Elle rencontre d’abord Atos Wirtanen (Shanti Roney), un journaliste et membre du parlement finlandais qui tombe sous son charme et avec qui elle vivra une belle histoire d’amour. Mais c’est lorsqu’elle croise le regard de Vivica Bandler (Krista Kosonen) que tout s’ouvre en elle.

(…)

Par Fanny Hubert

L’intégralité de l’article est disponible dans le numéro 105 de Jeanne Magazine.