La nouvelle lune, l’association féministe lesbienne non-mixte, créée il y a deux ans à Strasbourg, organise son deuxième bal de printemps, le 25 mai prochain. L’occasion pour Jeanne Magazine d’en savoir plus sur cette nouvelle association qui participe à la lutte contre les discriminations et atteintes aux droits des femmes et des lesbiennes. Extrait de la rencontre publiée dans le numéro d’avril de Jeanne Magazine.

Pouvez-vous nous dire depuis combien de temps existe la nouvelle lune et nous parler de ses objectifs lors de sa création ? L’association existe depuis avril 2017. A l’époque, l’association historique fondée en 1980 venait d’être dissoute après 37 ans. Pour certaines d’entre nous l’existence d’une association non-mixte était une nécessité ; aussi nous sommes nous lancées très vite dans cette aventure. Participer à la lutte contre les atteintes aux droits des femmes et des lesbiennes, organiser des rencontres conviviales, culturelles, militantes… Tels étaient nos objectifs. (…)

Quelles sont les principales actions que vous menez ? On essaye de mener de front les activités militantes et les activités conviviales pour que chacune y trouve « son compte », ce qui n’est pas toujours facile car chacune de nous a des aspirations très diverses. Néanmoins les statuts de l’association prévoient une gestion collégiale qui permet à chacune d’apporter sa sensibilité. Des afterwork, des sorties au restaurant, nos fameux bals et bien sûr le FémiGouin’fest. Mais aussi la participation à des marches de nuit en mixité choisie, des actions contre les violences gynécologiques, des actions de promotion et sensibilisation à la santé sexuelle lesbienne.

Il est important de visibiliser les combats que l’on souhaite mener. Comment se porte le militantisme lesbien selon vous ? D’abord il semble difficile de distinguer le militantisme lesbien du militantisme féministe. On a beaucoup de batailles communes. Soyons optimistes, et heureuses de constater l’énergie et la diversité des luttes pour plus d’égalité. Nous sommes diverses et nos luttes, nos façons de lutter sont diverses, ce qui signifie qu’on n’est pas toujours entièrement en phase. Quelques exemples des débats qui se présentent à nous : faut-il prôner la liberté de toute personne à disposer de son propre corps ou faut-il lutter contre la marchandisation du corps humain ? Faut-il se concentrer sur des thèmes strictement lesbiens ? Quelle place on fait aux lesbiennes trans et fluides ? Quelle place on fait aux minorités au sein même de notre communauté minoritaire ? Comment on gère les divergences de vues sur les aspects connexes de la lutte contre le sexisme : l’anticapitalisme, le véganisme ? Plus généralement comment on tente de voir ce qui nous rassemble plutôt que ce qui nous divise ? (…)

La nouvelle lune est très active dans la région avec la création du festival le Femi’Gouin’Fest, l’organisation de plusieurs événements autour des questions lesbiennes et féministes et encore la 2è édition le 25 mai du bal de printemps… Le FémiGouin’Fest se déroulera cette année du 11 au 13 octobre au Cinéma Star de Strasbourg. Le FémiGouin’Fest axe sa programmation autour de 3 thématiques : films du matrimoine lesbien (Go Fish de Rose Troche, Women in uniform de Leontine Sagan), documentaires (Ouvrir la voix d’Amandine Gay, Women Sense Tour in Muslim Countries de Sarah Zouak), film grand public à thématique lesbienne ou transgenre (La bataille des sexes Charles Crichton, Carmen et Lola d’Arantxa Echevarría, Petite amie de Michal Vinik). La troisième édition se prépare ! (…)

Êtes-vous aujourd’hui soutenues localement dans vos combats ? On fait partie de la Mission « Droits des femmes et égalité de genre » de la ville de Strasbourg qui est très engagée dans ces questions notamment à l’occasion du 8 mars. Là aussi la difficulté militante est de parvenir à gérer les différentes sensibilités féministes, d’apporter notre point de vue de lesbiennes parmi des femmes essentiellement hétérosexuelles, d’essayer d’apporter notre sensibilité à l’inclusion d’autres minorités dans la minorité. (…)

Vous revenez de Kiev où a eu lieu l’European Lesbian Conference, quelles sont vos impressions générales et que tirez-vous des rencontres faites sur place et des débats auxquels vous avez assisté ? Ces 3 jours ont été vraiment enthousiasmant. Avec 350 inscrites de 40 nationalités différentes, ça a été l’occasion d’échanger avec toutes sortes de militantes. Celles qui risquent leur intégrité physique voire leur vie tous les jours dans des pays où l’homosexualité est durement réprimée, celles qui se battent depuis parfois plus de 40 ans dans des pays plus libéraux où on a le loisir de s’imaginer vieillir. (…)

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