Porté par le Front d’Habitat Lesbien, une association qui œuvre pour permettre à toute lesbienne et personne trans défavorisée d’accéder à un logement décent et une vie digne, le projet « Une Chambre à soi » abrite, depuis octobre dernier, trois lesbiennes exilé.es. dans un appartement situé dans un immeuble régi par la mairie de Paris. L’association nous en dit plus sur cette initiative bienvenue, que vous pouvez soutenir par vos dons. Extrait de la rencontre publiée dans le numéro 92 de Jeanne Magazine.

Pouvez-vous présenter l’équipe à l’origine de l’association Front d’Habitat Lesbien ? Notre collectif est né et s’est créé à travers des rencontres et au fil de discussions. Nous étions plusieurs gouines issu·es de différentes associations militantes, développant déjà des actions avec des personnes migrantes, à nous poser la question d’un accueil plus digne et d’un hébergement plus ancré dans la durée pour les lesbiennes et les personnes trans exilées. Alors que le crise sanitaire que nous traversons nous oblige à une certaine distanciation, l’association FHL s’est développée pour, au contraire, créer du lien et soutenir les lesbiennes exilées.

Quel constat et quelles causes ont permis la naissance du Front d’Habitat Lesbien ? Ces personnes sont souvent dans une situation de précarité financière qui engendre de grandes difficultés à trouver un logement. Cette question est devenue d’autant plus concrète avec la pandémie, qui n’a fait qu’accentuer les inégalités sociales. Il nous a alors paru évident que nous devions mettre nos idées et nos forces en commun pour « refaire le monde » ou au moins mettre en place une colocation de lesbiennes exilé·es. Le Front d’Habitat Lesbien s’est alors réuni toutes les semaines pendant plusieurs mois pour peaufiner le projet, réfléchir au processus de sélection des personnes, à leur accompagnement, etc., Nous avons déposé les statuts pour devenir officiellement une association à but non lucratif, et enclencher la mise en place du projet « Une Chambre à soi », un appartement accueillant aujourd’hui 3 lesbiennes exilé·es, qui bénéficient, en plus d’un hébergement, d’un suivi hebdomadaire avec un.e travailleur.euse social.e et d’un accès aux soins et à la santé, notamment psychique au travers d’un partenariat avec le Comede. (…)

Il y a quelques années, le réseau de solidarité « Les lesbiennes dépassent les frontières » avait partagé avec nous l’importance pour les lesbiennes réfugiées d’être accueillies par d’autres lesbiennes. Partagez-vous ce constat et comment l’expliquez-vous ? Nous partageons bien sûr le constat des « lesbiennes dépassent les frontières » et félicitons leur travail d’accueil et d’accompagnement réalisé avec efficacité depuis de nombreuses années maintenant. Nous soulignons à notre tour l’importance pour les lesbiennes exilé·es d’être accueilli·es par d’autres lesbiennes. Les lesbiennes que nous rencontrons ont pour la plupart fui leur pays d’origine pour des questions de sécurité, essuyant parfois des menaces de morts ou le rejet de leur famille dû à leur orientation sexuelle. S’ensuit un long et périlleux parcours avant d’arriver en France, et malheureusement, souvent, l’accueil n’est pas adapté pour les personnes LGBTQI. Il nous paraît primordial pour des lesbiennes ayant subi des violences ou du rejet de par leur orientation sexuelle, de pouvoir se confier, raconter leur histoire en confiance, sans avoir peur du jugement ni de la lesbophobie. Le fait d’avoir en face de soi des personnes qui sont lesbiennes et qui ont conscience des difficultés que cela peut engendrer mais aussi de la joie d’être soi-même et de pouvoir le dire et le partager sans crainte, oui c’est vraiment quelque chose d’important. (…)

Comment les lectrices de Jeanne peuvent-elles aider le Front d’Habitat Lesbien dans son action ? Le fonds de dotation « Lesbiennes d’intérêt général » (LIG), qui est le premier fonds de dotation français à soutenir des projets portés par des lesbiennes, pour des lesbiennes, a lancé en décembre un appel spécifiquement pour soutenir le FHL. Les contributions à la LIG peuvent être défiscalisées à hauteur des deux tiers, ce qui signifie qu’un don de 100€ ne coûte finalement que 33€. Bien sûr, vous pouvez également nous soutenir en nous suivant sur les réseaux sociaux. Nous sommes désormais sur Facebook et Instagram !

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Retrouvez l’intégralité de la rencontre dans le numéro 92 de Jeanne Magazine.