Avec Sacrifices, son premier roman, Johanna David nous entraîne en Bretagne, où Nathanaëlle, qui écrit des guides touristiques, travaille sur son nouveau projet. Lors de son séjour, elle retrouve Laure, une ancienne camarade de lycée devenue policière qui enquête sur la disparition inexpliquée d’une petite fille, Juliette. Extrait de la rencontre avec l’autrice publiée dans le numéro de décembre de Jeanne Magazine.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Johanna David est mon nom de plume, j’ai un peu plus de 30 ans et je vis à Lyon depuis 8 ans maintenant. Ecrire est un hobby, ce n’est pas mon métier. Je suis passionnée de lecture, de nature (randos, snowboard), de voyages et de musique. Je suis aussi mordue de tennis.

Sacrifices est votre premier roman, comment êtes-vous venue à l’écriture ? Je crois que j’ai toujours plus ou moins écrit (journal intime, petites histoires courtes) quand j’étais ado. Ensuite il s’est écoulé une dizaine d’années sans que je n’écrive quoi que ce soit. Et puis un jour mon envie d’écrire est en fait venue à cause (ou grâce à) une envie de lire. J’avais très envie de lire un polar qui se passerait en Bretagne avec en toile de fond deux héroïnes lesbiennes. (…)

Pourquoi avoir choisi le genre policier en particulier ? Cela vient de mes lectures. Je dirais que je lis à 80% des romans policiers. Alors c’était un peu comme une évidence. Par contre c’est un genre qui donne du fil à retordre ! Il faut distiller des indices sans que cela soit trop évident et conserver du mystère sans perdre le lecteur. Mais je crois avoir eu de bonnes relectrices qui ont su me faire garder ma ligne directrice et conserver le suspense jusqu’à la toute fin !

Sacrifices raconte en parallèle de son action principale la rencontre et l’histoire d’amour entre les deux héroïnes. Rencontre, désir, attirance, scènes intimes… vous êtes vous servi de votre expérience personnelle pour développer l’histoire entre Nathanaëlle et Laure ? Je crois qu’il y a dans ce que l’on écrit, du vécu et de l’imaginaire. Il y a aussi de la pudeur, alors on se protège en s’éloignant de soi. Car écrire c’est se mettre à nu. Il faut aussi se réinventer d’une histoire à une autre. Alors je puise dans mon histoire personnelle certes, mais aussi dans tout ce qui peut m’inspirer (lectures, films, séries).

Vous abordez également les questions que peuvent se poser des femmes au passé hétéro, comme Laure, qui éprouve soudainement de l’attirance pour une autre femme. En quoi était-il important pour vous d’aborder ce thème ? Au-delà de l’intrigue policière, la romance entre mes deux héroïnes s’est imposée à moi. Les personnes qui écrivent vous le diront, parfois nos personnages nous dépassent un peu. C’est ce qui m’est arrivé avec Sacrifices. Ce phénomène est assez hallucinant d’ailleurs. Tout à coup vous vous dites que non décidément, vous ne pouvez pas faire vivre cette action à ce personnage, ça ne lui va pas du tout, alors vous changez vos plans ! Avec Laure, cela m’est venu naturellement. Pour moi elle avait un passé d’hétéro, c’était comme ça ! Et puis au final cela met un peu de piquant dans l’histoire avec le questionnement de son attirance pour Nathanaëlle. Je voulais aussi à travers Laure faire passer le message que se découvrir homo un jour, eh bien ce n’est pas grave !

Sacrifices de Johanna David (Editions Reines de Cœur)

Retrouvez l’interview en intégralité dans le numéro de décembre de Jeanne MagazineEn vous abonnant à Jeanne, vous permettez à votre magazine 100% lesbien de continuer à vous proposer 80 pages de contenu exclusif chaque mois !