Avec pour objectif de lutter contre les discriminations fondées sur les mœurs, l’orientation ou l’identité de genre, l’Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans (Inter-LGBT), inscrit sur la place publique la question de l’orientation et de l’identité de genre dans le cadre de la promotion des droits humains et des libertés fondamentales. Elle organise la Marche des fiertés lesbiennes, gaies, bi et trans de Paris, qui aura lieu le 24 juin, et, pour la 18e année consécutive, organisera les 25 et 26 mars le Printemps des Assoces, le plus grand salon LGBT+ de France qui regroupe plus de 100 associations. Cette année, l’évènement prendra une plus grande ampleur en combinant 2 jours de forum, des ateliers et débats thématiques, des activités animées par les associations et des expositions. Clémence Zamora-Cruz, porte-parole de l’Inter LGBT, répond aux questions de Jeanne Magazine. Extrait de l’interview publiée dans le numéro de mars de Jeanne Magazine.
Combien d’associations sont actuellement membres de l’Inter LGBT ? Le nombre d’associations peut varier d’une année à l’autre. Cette année, nous réunissons environ 50 associations. Mais ce n’est pas tant le nombre qui importe mais plutôt l’investissement et la diversité de ces associations. Nous sommes là pour réunir celles qui, en temps normal, ne travailleraient pas forcément ensemble mais qui pourtant ont une volonté commune : faire avancer les droits des personnes LGBT+ et faire reculer les discriminations. Parmi nos associations nous avons de grandes associations nationales telle qu’Amnesty International, Aides, la FSGL, CONTACT, ou encore des associations incontournables comme le Centre LGBT Paris-Ile-de-France ou Paris 2018.
Selon les résultats de l’enquête de Jeanne Magazine réalisée auprès de 3258 personnes, 17 % des personnes interrogées font partie d’une association LGBT. Selon vous en quoi est-ce important pour la communauté LGBT d’avoir un riche tissu associatif ? Ce n’est pas important, c’est essentiel ! Dans un contexte où les droits des minorités sont sans cesse bousculés, remis en cause voire en recul, il est d’autant plus nécessaire que les associations puissent continuer à se faire connaître. Leur travail est primordial ! C’est grâce à une communauté avec un grand nombre d’associations, complémentaires et diverses, que la lutte contre les LGBTphobies avance et que les politiques sont interpellés sur les droits des personnes LGBT, par exemple au sujet de la filiation, la PMA, la lutte contre les discriminations, le Changement d’Etat Civil pour les personnes trans, etc. La richesse du tissu associatif LGBT+ est souvent, malheureusement, méconnue du grand public. Pourtant, pour pouvoir agir, les associations ont besoin de faire connaître leurs actions et engagements. Elles ont également besoin de bénévoles. Le Printemps des Assoces est l’un des moyens qui permet justement de faire se rencontrer les associations et le grand public. (…)
Depuis 1999, quelles ont été les évolutions que vous avez pu constater au niveau du militantisme des personnes LGBT ? Le vote de la loi Taubira a-t-elle eu un impact sur les adhésions aux différentes associations membres de l’Inter LGBT ? Ces dernières années, le militantisme s’est réuni autour d’une revendication forte qui réunissait toutes les personnes LGBT : le mariage pour tous les couples. L’obtention de la loi a été dure. Malgré des engagements, elle s’est faite dans la douleur, laissant la place à des LGBTphobies décomplexées, et aboutissant à une loi incomplète sans filiation ni PMA. Depuis, il semble difficile d’unir tout le monde derrière un grand sujet comme avant, tant il y a de sujets de discriminations à traiter et de domaines : les familles, l’éducation, la santé, etc. Donc la lutte continue pour les droits des personnes trans, qui sont trop souvent bafoués – et notamment leur droit à la vie privée. La lutte continue pour l’ouverture de la PMA à toutes les femmes, qui est un enjeu d’égalité et une urgence de santé publique. La protection de toutes les familles n’est pas non plus assurée, de nombreux enfants se retrouvent en situation précaire faute de reconnaissance de leur lien de parenté avec leurs propres parents. La lutte contre les stéréotypes de genre et les LGBTphobies – notamment en milieu scolaire et dans le monde du travail, doit être véritablement menée. La lutte contre le VIH, le VHC et autres IST doit être renforcée. (…)
Présentez-nous votre prochaine édition du printemps des Assoces qui est, avec la Marche des Fiertés, l’un des événements les plus importants organisés par l’Inter-LGBT… Le Printemps des Assoces est le plus grand salon LGBT+ de France. Organisé par l’Inter-LGBT, il regroupe plus de 100 associations LGBT+. C’est un événement unique, autant pour les associations que pour le grand public. Gratuit et ouvert à tou-te-s, il réunit chaque année des milliers de visiteuses/eurs. En 2016, plus de 5 000 personnes sont venues à la rencontre des associations LGBT+. Cette année, l’événement prendra une plus grande ampleur en combinant 2 jours de forum, des ateliers et débats thématiques, des activités animées par les associations et des expositions. En effet, de plus en plus d’associations souhaitant participer au Printemps des Assoces, 2017 marquera une nouvelle étape dans le développement de cet événement majeur avec de nombreuses nouveautés : un forum des associations sur deux jours, le samedi et le dimanche, contrairement aux années précédentes où le forum n’avait lieu que le samedi ; 10 activités animées par les associations toutes les heures le samedi ; Un stand prévention santé dédié à la thématique du Chemsex ; 6 ateliers-débats le dimanche, au lieu de 4 les années précédentes ; cette année encore, des expositions uniques le dimanche. Comme l’année dernière, Aides mettra en place des dépistages gratuits dans des camions aux abords du salon. Et le samedi soir, de 20h à 21h30, Les Funambules et CDS-Laissez-Nous Danser vous préparent un grand spectacle. La soirée se poursuivra au Sly Bar jusqu’au bout de la nuit. Le rendez-vous est donné les samedi 25 et dimanche 26 mars à partir de 14h00 à la Halle des Blancs Manteaux – Pierre-Charles Krieg – 48 Rue Vieille du Temple, 75004 Paris, Métro Hôtel-de-Ville (ligne 1 et 11). L’entrée est libre et gratuite. (…)
Le Printemps des Assoces les 25 et 26 mars à Paris (4)
Retrouvez l’interview de Clémence Zamora-Cruz en intégralité dans le numéro de mars de Jeanne Magazine. N’oubliez pas qu’en soutenant Jeanne, vous permettez à votre magazine 100% lesbien de continuer à vous proposer 90 pages de contenu exclusif chaque mois !