Insémination artificielle, artisanale, coparentalité, adoption, suite à notre appel à témoins lancé sur Facebook les lectrices de Jeanne Magazine partagent leur expérience et détaillent leur différent parcours. Découvrez dans nos numéros d’avril et de mai les 30 témoignages de mamans ou futures mamans qui apportent une aide précieuse à toutes celles qui veulent fonder une famille.
Extrait du témoignage d’Anne Sophie et de Magali, mamans d’une petite fille de 2 ans conçue par insémination artificielle.
« Nous nous aimions et pour nous c’était l’aboutissement logique de notre amour »
Anne Sophie, 29 ans, cadre dans la grande distribution et Magali, 34 ans, cadre dans l’automobile, sont en couple depuis 6 ans, mariées depuis juin 2014 et vivent à Grenoble. Elles sont mamans d’une petite Maylanne de 2 ans et 4 mois conçue par insémination artificielle réalisée en Espagne.
«Magali ne souhaitait pas avoir d’enfant avant de me rencontrer, puis le projet bébé est venu naturellement et assez rapidement dans nos projets de couple », nous confie Anne Sophie, avant de poursuivre : « nous n’avions aucune crainte dans la mesure où nous nous aimions et que pour nous c’était l’aboutissement logique de notre amour. Notre homosexualité étant assumée et connue de tous, il a été très simple pour nous et encore une fois naturel de l’annoncer à notre entourage.» Le choix de la conception à été pour le couple un long moment de réflexion : « Au départ nous avions opté pour un donneur connu, un ami proche, cependant nous ne voulions pas de troisième personne dans notre couple et dans l’éducation de notre enfant. Cet ami, qui au départ souhaitait nous faire un don, se révéla être bien trop impliqué dans notre future famille. Notre plus grande peur était qu’un jour nous recevions un courrier officiel nous réclamant la garde de notre enfant ». Après mûres réflexions et de nombreuses discussions, Anne Sophie et Magali ont alors décidé d’abandonner cette option et se tourner vers la PMA : « Pour nous c’était la meilleure solution, celle qui répondait le mieux à nos attentes ».
Elles ont alors commencé leurs recherches sur internet et ont pris contact avec la clinique Eugin à Barcelone en Espagne : « Après avoir pris contact avec la clinique au téléphone, on nous a envoyé une batterie de tests à réaliser, échographie, hystérographie, prises de sang, et une fois ces tests effectués, nous avons pris rendez-vous pour une première rencontre et un examen des résultats d’analyses.» Suite à ce premier rendez-vous, la création de dossier, Anne Sophie est passée par la stimulation ovarienne, avec des piqûres dans le ventre pendant 10 jours à la même heure avec échographie de contrôle à J+7 pour voir l’évolution des ovocytes, juste avant la transmission des résultats de l’échographie à la clinique. Mais, après deux échecs, les deux femmes « un peu désespérées et moralement éprouvées » ont dû reprendre leurs recherches sur Internet. Là, elles y ont trouvé l’association Les enfants Kdos, qui vient en aide aux couples homos dans leurs démarches et qui leur a fourni une carte permettant entre autres d’obtenir une réduction sur les inséminations réalisées à la clinique « GIREXX » à Gérone en Espagne. Après de nouveaux examens (car il ne faut pas plus de 3 mois d’antériorité), tout le processus avec la clinique s’est déroulé par téléphone et mails, et après 4 essais, leur petit bout était en route. Avec les allers-retours en Espagne, les traitements non remboursés, le prix des inséminations, le coût total de leur parcours a été d’environ 10000 euros. « Pour tout ce qui est des examens médicaux en France le gynécologue peut les prescrire pour une petite économie » précise le couple. Les mois qui ont suivi la conception ont été une longue attente de 9 mois interminables, la seule démarche effectuée fut une reconnaissance anticipée de Magali à la mairie. Car il faut savoir que n’importe qui peut reconnaître un enfant en mairie avant sa naissance. Pour toutes les échographies Anne Sophie et Magali ont rencontré des personnes très sympathiques, curieuses de la conception de leur enfant et « révoltées parfois contre la France arriérée », et leur entourage était impatient « surtout les papis mamies ! ». (…)
Photo Cécile Creiche
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