Véritable coup de coeur de la rédaction, The Infinite Loop, le premier comics lesbien français vient de sortir chez Glénat. Jeanne a posé quelques questions aux auteurs, Elsa Charretier, la dessinatrice, et Pierrick Collinet, le scénariste, qui nous en disent plus sur les prémices de cette histoire d’amour entre deux femmes sur fond de voyages temporels. Extrait de l’interview publiée dans le numéro de septembre de Jeanne Magazine. 

Qu’est-ce qui vous a motivé à écrire sur une histoire d’amour entre deux femmes ?
Pierrick : En fait, je crois que c’est venu assez naturellement. Je ne me souviens pas m’être dit consciemment « j’ai envie de parler d’homosexualité, quelle histoire je pourrais développer pour aborder ça ? ». J’imagine qu’inconsciemment j’avais envie d’en parler évidemment, mais je dirais plus que les deux personnages sont à l’origine de tout. Quand j’ai pensé à Teddy, j’ai pensé à Ano en même temps. Elles sont vraiment nées en tant que duo dans ma tête, et je ne les vois pas fonctionner l’une sans l’autre. J’ai été très attaché à elles dès le début, j’avais envie de me battre pour elles, de les « aider » à vivre leur amour librement. (…)

C’est aussi un comics qui aborde l’homophobie et  questionne la liberté, quels étaient vos objectifs quand vous avez décidé de travailler sur cette histoire ?
Pierrick : On avait plusieurs objectifs. Ca peut paraître un peu candide, mais on s’adresse d’une part aux jeunes LGBT qui peut-être ne se sont pas encore acceptés. Si on peut faire en sorte d’apporter un soutien, pour qu’ils se sentent moins seuls, c’est déjà un objectif atteint. (…)

A la fin du comics, quelques pages reviennent sur l’histoire de l’homosexualité dans les comics. Pensez-vous que la littérature LGBT peut faire évoluer les mentalités ?
Elsa : Bien sûr ! Avant tout, les gens ont tendance à rejeter ce qu’ils ne connaissent pas. Et même si ça va mieux de ce côté-là, beaucoup de personnes connaissent au final assez peu l’homosexualité. Plus on en parle, plus les gens ont accès à des visions différentes de la leur, plus on efface petit à petit les barrières entre les gens. Je suis persuadée que la littérature, comme les autres médias, a un rôle capital à jouer.

Quels sont d’ailleurs vos espoirs et vos vœux pour la communauté LGBT ?
Pierrick et Elsa : Qu’on ne soit plus obligé d’en parler ! Quand un livre LGBT sort, qu’il ne fasse pas plus de bruit qu’un autre livre. Ça, ça serait la vraie intégration. Et ce n’est pas gagné quand on voit le bruit (positif ou négatif) que fait la création d’un nouveau personnage noir ou LGBT chez Marvel… On se rend bien compte que ce n’est pas gagné, même si les choses évoluent.

glenat.com

Retrouvez l’interview d’Elsa Charretier et Pierrick Colinet en intégralité dans le numéro de septembre de Jeanne Magazine : N’oubliez pas qu’en soutenant Jeanne, vous permettez à votre magazine 100% lesbien de continuer à vous proposer 90 pages de contenu exclusif chaque mois !