L’été arrive avec ses envies de voyage et de liberté… L’occasion de découvrir les chroniques passionnantes d’Astrid, une jeune femme de 27 ans, originaire d’Orléans, partie seule faire le tour du monde, son sac sur le dos. Dans le numéro de mai, elle nous racontait la genèse de son périple, et à ce jour elle a déjà  parcouru l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud, le Japon et la Corée du Sud. Actuellement au Cambodge, elle poursuivra son incroyable voyage en Océanie et en Afrique.  Dans le numéro de juin, elle nous raconte la suite de ses aventures et revient plus particulièrement sur la vie nomade.

 

Faut-il être riche ?

Lorsque j’évoque mon tour du monde auprès de ceux que je rencontre sur la route, la réflexion que j’entends toujours en premier est que je dois sûrement être riche, car tous imaginent qu’un tel voyage doit coûter une fortune. Ma réponse est nuancée. Il est certain que si je compare mon budget au niveau de vie des habitants des pays en développement que je traverse, et qui pour beaucoup gagnent moins d’une centaine d’euros par mois, mon aventure pourrait presque prendre une tournure indécente. Est-ce ma faute? Non, probablement pas. Mais la faute à qui alors? Il m’arrive souvent d’avoir un peu de retenue quant aux explications que je donne sur mon voyage, préférant raconter que je suis là pour quelques semaines plutôt que de détailler fièrement tout mon parcours. Je réalise au fil des semaines que j’ai une chance inouïe de parcourir le monde aussi librement, et adopte par conséquent une certaine pudeur.

Toutefois, je ne suis pas plus fortunée que la plupart d’entre vous. J’ai toujours travaillé à mi-temps, auprès d’adolescents, dans un centre social en périphérie d’Orléans. Il m’a fallu deux ans et demi pour réunir l’argent nécessaire, et ce au prix de nombreux sacrifices matériels. Aujourd’hui sur la route, près de 90% de ce budget s’envole… dans les billets d’avion! Ma vie nomade est donc sans artifices, sans excès. Et après plusieurs mois d’aventure, je commence à réaliser que cette nouvelle vie de simplicité a tout à m’apprendre. Elle me fait grandir et me recentrer sur l’essentiel. Elle me permet de m’ouvrir davantage aux autres, sans avoir d’autres attentes qu’un sourire ou qu’un moment d’amitié et de complicité partagé. Il ne faut pas être riche pour partir faire le tour du monde. A l’inverse, entreprendre un tel projet ouvre les portes de trésors les plus inestimables.

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Retrouvez tous les mois la chronique d’Astrid dans Jeanne Magazine : www.jeanne-magazine.com/boutique