Natia Gvianishvili vit à Tbilissi, en Géorgie, un pays de l’ex-URSS, où  l’homosexualité n’est plus un crime, elle a été dépénalisée en 2000, mais où les personnes LGBT sont encore victimes de discriminations et de violences. Pour Jeanne Magazine, l’activiste lesbienne et féministe de 29 ans revient sur l’homophobie qui règne dans son pays et la toute puissance de l’Eglise Orthodoxe Géorgienne et nous présente le Groupe de Support des Initiatives Féminines, l’organisation non gouvernementale qu’elle préside et qui vient en aide à la communauté LGBT. Extrait de l’interview publiée dans le numéro d’août de Jeanne Magazine.                                                                                                               
Comment s’est passé votre coming out  auprès de votre famille et de vos amis ? J’ai fait mon coming out à ma mère en 2009, après avoir passé des années à essayer de me convaincre que je n’étais pas lesbienne. Finalement, j’ai compris que je me torturais et que je devais m’accepter telle que j’étais. (…)

Pouvez-vous nous expliquer comment est perçue l’homosexualité dans votre pays ? La société géorgienne est très conservatrice et très religieuse. La toute puissante Eglise Orthodoxe Géorgienne s’oppose systématiquement aux mouvements pour les droits des femmes et des personnes LGBT. Elle utilise le « problème » homosexuel pour mobiliser ses supporters et les électeurs. Nous sommes régulièrement agressés, ce qui explique que les couples gays et lesbiens ne montrent pas de marques d’affection en public. Nous n’avons pas de bars gays ou queer. Il y a des endroits friendly mais ça reste risqué. (…)

Pouvez-vous nous dire ce qui vous a amené à être activiste ? Je suis devenue activiste après avoir fait la paix avec ma sexualité. J’ai rejoins la communauté LGBT en 2009. C’est après avoir rencontré des gens qui avaient eu la même expérience que moi que j’ai décidé que je devais faire quelque chose pour améliorer notre vie. (…)

Quels sont les espoirs de la communauté LGBT de Géorgie ? Nous espérons vivre dans une société sans violence. Notre espoir, en plus du mariage pour tous, c’est d’être simplement protégés de la violence et de voir un changement des mentalités.

Quel est l’impact de la religion et des médias sur la communauté LGBT ? La Géorgie est avant tout un pays chrétien orthodoxe. Même si notre Eglise est séparée de l’Etat, elle est toujours très riche et très influente. (…) L’Eglise ne cesse de délivrer des messages de haine à l’encontre des homos et des trans pour mobiliser ses ouailles chaque fois qu’elle en a besoin. Les medias en Géorgie sont libres mais restent très politiques et sont tournés vers le scandale. Ils utilisent souvent les LGBT et en particulier les femmes transgenres pour provoquer des scandales et répandre encore plus l’homophobie. Il y a très peu de titres qui traitent ces sujets avec éthique.

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Retrouvez l’interview de Natia Gvianishvili en intégralité dans le numéro d’août de Jeanne Magazine : n’oubliez pas qu’en soutenant Jeanne, vous permettez à votre magazine 100% lesbien de continuer à vous proposer 90 pages de contenu exclusif chaque mois !