Raphaëlle Raballand vient de créer sa maison d’édition, Les Amazones « un pied de nez au géant de l’industrie du livre ou encore une fervente embrassade à la cause féministe » nous dit-elle dans l’interview qui suit avant de nous présenter Innamo – Dessein de rouille d’Aïsa, sa première publication, qui a pour héroïne, une jeune sculptrice lesbienne. Extrait de l’interview publiée dans le numéro de juin de Jeanne Magazine

Comment est née l’idée de créer votre maison d’édition ? C’est un projet que je mûri depuis déjà quelques années. Avide de nouvelles aventures, j’ai toujours eu le besoin de partir à la conquête de L’Autre, et quoi de mieux que de passer par la découverte d’écritures oubliées, malmenées ou encore inexplorées. C’est sans doute davantage cette curiosité enfantine, ce besoin de chasse aux trésors qui a tout déclenché.

Pourquoi ce nom « Les Amazones » ? Une question qui revient souvent. Certains pourront y voir un pied de nez au géant de l’industrie du livre ou encore une fervente embrassade à la cause féministe. En réalité, ce nom s’est imposé comme une évidence et mon expérience dans ce milieu étonnant, parfois déroutant, de l’édition, où les femmes doivent batailler plus dur pour se faire reconnaître ou juste considérer, n’a fait que renforcer mon choix. (…)

Parlez-nous d’Innamo – Dessein de rouille, votre première publication qui a pour héroïne un personnage lesbien… L’histoire de la naissance d’Innamo, c’est avant tout la rencontre avec une jeune et talentueuse amoureuse des mots, Aïsa (d’ailleurs comme elle l’explique, Innamo est le diminutif d’Innamoramento ce qui signifie « Amour naissant » en italien). Ce qui m’a séduite dans un premier temps, c’est cet esthétisme, cette poésie particulière autour de cette jeune sculptrice italienne lesbienne aux mœurs exotiques puisque vivant de son petit commerce d’héroïne et d’amours saphiques, donc en marge de ce que le public connaît. (…)

Editer un roman avec une héroïne lesbienne n’est-il pas un choix ‘risqué’ pour une première publication ? Il est vrai que certaines voix de mon entourage se sont fait entendre à ce sujet en essayant de me prévenir contre un éventuel «catalogage» des éditions d’entrée de jeu. Je pense, au contraire, que les multiples possibilités qu’offre le vecteur de l’écriture ne doivent fermer aucun horizon au public, façon d’ailleurs d’amener le lecteur sur des sentiers qu’il n’aurait peut être pas exploré dans un autre contexte. Après tout n’est-ce pas cela aussi le rôle de l’éditeur ?

Innamo – Dessein de rouille d’Aïsa (Editions Les Amazones).
editionslesamazones.com

Retrouvez l’interview de Raphaëlle Raballand en intégralité dans le numéro de juin de Jeanne Magazine : n’oubliez pas qu’en soutenant Jeanne, vous permettez à votre magazine 100% lesbien de continuer à vous proposer 90 pages de contenu exclusif chaque mois !