Suite à l’annonce de la pause de « Gouine comme un camion », un collectif s’est monté autour des associations FuktheName, Cineffable et FièrEs pour que le 27 juin 2015, la Marche des fiertés de Paris ne se fasse pas sans char lesbien. Rencontre avec Delphine qui nous présente le LesboTruck. Extrait de l’interview publiée dans le numéro de mai de Jeanne Magazinepartenaire de l’initiative. 

Comment est né LesboTruck et quel en est l’objectif ? Le LesboTruck est né suite à l’annonce de la mise en « réparation » de Gouine comme un camion. Elles ont besoin d’une petite pause et franchement, on les comprend ! Quand on a vu ça, on s’est dit que ce n’était pas possible de laisser faire une Marche sans char lesbien… Le char des GCC, c’est le seul char lesbien de la Marche des fiertés LGBT de Paris. Ce char, il offre aux lesbiennes un lieu où se retrouver et où marcher et danser ensemble. Avec le LesboTruck et tout le projet qu’il y a autour on veut donner de la visibilité aux lesbiennes, à leur culture, à leurs revendications : il n’y aura pas qu’un char, on veut un vrai mouvement, une sorte de « lesbian corner » investi par toutes les associations, les collectifs, et toutes les personnes qui se sentent concernées.

Quels sont les messages et idées que vous souhaitez véhiculer à travers LesboTruck ? La première c’est que les lesbiennes existent. Qu’elles font partie intégrante de la Marche des fiertés LGBT, qu’elles peuvent s’organiser, se soulever en quelque sorte, se montrer, et être ensemble dans un projet commun. La Marche des fiertés LGBT c’est un événement de visibilité : soyons visibles dans toutes nos composantes, dans toute notre diversité ! Avec ce projet, on souhaite montrer aux lesbiennes qui ont du mal à assumer qui elles sont, qu’il y a toute une communauté avec elles, qu’elles ne sont pas toutes seules. On souhaite aussi parler de nos luttes : de PMA, de santé sexuelle, de féminisme, de fierté.

Suite à la pause de Gouine Comme un Camion, si LesboTruck n’existait pas, aucun char lesbien ne serait présent à la Marche des fiertés de Paris. Comment expliquez-vous ce manque de visibilité lesbienne pour un événement aussi important ? Déjà de manière générale il y a très peu d’associations lesbiennes. Parmi elles, très peu ont l’argent nécessaire pour faire un char, même petit. Il y a aussi des associations lesbiennes qui l’ont fait pendant un temps (la Coordination lesbienne en France par exemple) mais qui se sont un peu épuisées et ont préféré passer le flambeau, mettre de l’énergie ailleurs. Il n’y a pas non plus de char bi, et on le déplore. Et pas assez de chars trans ! Bref, à part les assos mixtes, c’est difficile pour les autres de trouver les moyens financiers, notamment, d’exister lors de la Marche.

Vous avez mis en place une campagne de crowdfunding pour que vive LesboTruck. A quoi servira l’argent récolté ? C’est très simple : à louer le camion, à louer une bonne sono (parce que la musique, c’est important !), à faire la déco du camion (une bâche, etc.). Le budget prévisionnel n’est pas encore bouclé pour l’instant mais il le sera en fin de semaine et la façon dont on dépense l’argent récolté sera rendue publique. On cherche aussi des partenaires associatifs ou des entreprises pour nous soutenir. A bon entendeur ! 

A noter : la soirée de soutien du LesboTruck aura lieu le vendredi 15 mai à partir de 20h30 à La Mutinerie (176 rue Saint-Martin,  75003 Paris).

Pour soutenir le LesboTruck, rendez-vous ici : www.lepotcommun.fr/pot/4pa770wy

Retrouvez l’interview en intégralité dans le numéro de mai de Jeanne Magazine : n’oubliez pas qu’en soutenant Jeanne, vous permettez à votre magazine 100% lesbien de continuer à vous proposer 90 pages de contenu exclusif chaque mois !