Après sa bande dessinée Le bleu est une couleur chaude (adaptée au cinéma sous le titre La Vie d’Adèle), et Skandalon, sorti en 2013, Julie Maroh nous présente City & Gender, un nouveau roman graphique qui aborde les questions du sexe et du genre en milieu urbain. L’auteure nous parle également de Sepideh Jodeyri, harcelée et menacée pour avoir traduit Le bleu est une couleur chaude en persan. Extrait de l’interview publiée dans le numéro de mars de Jeanne Magazine.

Comment vous est venue l’idée de City & Gender, pourquoi ce thème de la cité et de l’humain ? C’est le fruit d’une commande pour le magazine culturel Big Issue à Taiwan. J’avais carte blanche, tout en sachant que cela devait parler au lectorat de ce magazine, ayant entre 18 et 35 ans. C’est arrivé à l’été 2013, moment où je commençais à saturer particulièrement du harcèlement de rue, de la culture du viol et où j’ai senti un raz-le-bol général aussi autour de moi, de la part de nombreuses femmes. Donc j’avais besoin d’en parler, de transformer ma colère et mon abattement en quelque chose de positif.

Vous êtes ouvertement lesbienne, avez-vous été victime d’homophobie ? Malheureusement oui, bien évidemment, et dès l’adolescence. Des menaces de mort aussi. Pourtant sortir du placard était un processus important et positif.

Pensez-vous réécrire un jour une bande dessinée ou un roman graphique sur l’homosexualité féminine ? Je travaille actuellement sur mon troisième roman graphique qui est en fait un recueil de nouvelles en bande dessinée, dont toutes les histoires se passent à Montréal. La plupart de ces histoires sont à caractère queer, incluant en effet l’homosexualité féminine, mais plus large encore.

Quels sont vos combats personnels ? Beaucoup trop en ce moment, vu l’ambiance… Pour en citer un seul ; la situation que vit actuellement Sepideh Jodeyri, dont la seule faute est d’avoir traduit mon livre Le bleu est une couleur chaude en persan. (…)

City & Gender de Julie Maroh (collection Hors champ, La Boîte à bulles). www.juliemaroh.com

Ne vous contentez pas de cet extrait, et retrouvez l’interview en intégralité dans le numéro de mars de Jeanne Magazine, un bon moyen de soutenir votre magazine.