Le Festival Face à Face aura lieu du jeudi 19 au dimanche 22 novembre prochains à Saint-Etienne. Durant 4 jours vous pourrez ainsi découvrir dans divers lieux de la ville, à la fois courts et longs métrages, film de patrimoine, tout en expérimentant des moments de convivialité autour de la festibuvette. Isabelle Mosca nous en dit plus sur cette 11è édition. Extraits de l’interview publiée dans le numéro de novembre de Jeanne Magazine.

Festival Face à Face 2015Comment avez-vous choisi les conférences, les documentaires ainsi que les longs et courts métrages qui composent la programmation ? La sélection a été un processus de longue haleine, puisqu’elle a commencé dès le mois de janvier et s’est poursuivie jusqu’à pratiquement la dernière semaine d’octobre. Nous avons visionné près de 350 courts-métrages et 100 longs métrages. Et nous en avons retenu respectivement 17 et 10 (sans compter la séance de film classique, Olivia, choisie en lien avec la conférence de Didier Roth-Bettony). Nous avons parcouru les festivals (Clermont Ferrand, Berlin, Cannes…), démarché des vendeurs des quatre coins du monde, avec toujours deux exigences : la qualité cinématographique et la profondeur du sujet. Ceci qu’il s’agisse d’aborder les thèmes LGBT de manière directe ou d’évoquer la différence et l’exclusion. Nous sommes très fiers de ces 10 films, même si nous aimerions pouvoir en projeter plus dans le cadre du festival. Et en plus du scénariste du film Stand qui viendra débattre avec le public sur les lois liberticides en Russie, nous aurons un débat avec le CIDFF à Roanne après La belle saison et 3 Skypes avec les réalisateurs de Tangerine, Beira-Mar et Mariposa. Enfin l’association L’autre cercle disposera également d’un moment de prise de parole lors de la projection de courts-métrages sur les stéréotypes dans le monde de l’entreprise.

Chatons violents, le spectacle d’OcéaneRosemarie sera programmé le vendredi 20 novembre à l’Opéra et sera un des moments fort de cette 11è édition. Pensez-vous que la culture sous toutes ses formes puissent contribuer à une meilleure visibilité et acceptation de la communauté LGBT ? Oui bien sûr, la culture sous toutes ses formes, qui donne une visibilité positive de l’homosexualité, fait avancer les mentalités. Les différents supports de culture montrent que les homos sont dans tous les milieux professionnels, sociaux, religieux, familiaux et qu’ils mènent des vies semblables en tous points aux hétéros. Le fait d’avoir des personnages récurrents dans certaines séries à grande écoute à la télévision, le fait que des artistes fassent leur coming-out, la multitude de rôles d’homosexuels dans les films, la palme d’or de Cannes en 2014 contribuent à l’acceptation de l’homosexualité.

Des films comme The Duke of Burgundy, La belle Saison, que vous aller diffuser, et celles prochaines de Freeheld, Carol et About Ray vont-elles selon vous dans le bon sens pour la visibilité de la communauté LGBT ? Un film comme La belle Saison est un film étendard pour les femmes en général. C’est un très beau film, qui montre le combat des femmes et des lesbiennes qui étaient très nombreuses et très actives dans les luttes féministes, car elle refusaient le patriarcat et voulaient vivre leur vie sans la tutelle d’un homme (père, mari). Il montre aussi la difficulté d’assumer sa sexualité différente, à la campagne par rapport à Paris. Et on peut se demander si cela a véritablement changé. C’est une œuvre qui change aussi le regard sur la sexualité entre femmes, loin des représentations fantasmées ces dernières années par des cinéastes hétéros comme Kechiche dans La vie d’Adèle. On semble entrer dans une période de visibilité plus grande, avec des films qui représentent à la fois la passion, sous toute ses formes (y compris les plus extrêmes comme dans The Duke Of Burgundy), mais aussi le poids des conventions sociale, avec l’envoûtant Carol, ou avec un film comme Free Love qui traite du droit au leg.

www.festivalfaceaface.fr

Retrouvez l’interview d’Isabelle Mosca en intégralité dans le numéro de novembre de Jeanne Magazine : N’oubliez pas qu’en soutenant Jeanne, vous permettez à votre magazine 100% lesbien de continuer à vous proposer 90 pages de contenu exclusif chaque mois !