Les petites filles devraient moins jouer à la poupée, et davantage à des jeux de construction, comme les Lego ou les Meccano, plus favorables au développement de la créativité, a estimé hier Athene Donald, professeure de physique expérimentale et doyenne du département de physique de l’université de Cambridge, dans son discours d’investiture à la présidence de la British Science Association. La scientifique, qui a été élevée au rang de Dame commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique en 2010 pour services rendus à la physique a déclaré : « Nous devons changer la manière dont nous appréhendons les garçons et les filles et ce qui est bon pour eux quand ils sont tout petits. Le choix des jouets est-il important ? Je le crois », avant de poursuivre : « Nous créons des comportements sociaux en stéréotypant le type de jouets que garçons et filles reçoivent à la petite enfance ».

« Les jouets de filles sont typiquement liés à la passivité – comme peigner les cheveux des Barbie, par exemple -, et non à la construction, à l’imagination, à la créativité, comme avec les Lego ou les Meccano ».

Athene Donald est revenue sur le fait qu’au Royaume-Uni, les filles des écoles non mixtes sont deux fois plus nombreuses à choisir la physique dans leur examen final, que celles issues des écoles mixtes, et qu’une étude réalisée il y a deux ans a même démontré que dans la moitié des écoles mixtes du Royaume-Uni, aucune fille n’avait choisi la physique dans leur examen final : « Si les professeurs, les parents, nos confrères et les médias envoient aux adolescentes le message que la physique et l’ingénierie sont des domaines réservés aux garçons et les hommes, nous ne devrions pas être surpris ».

Enfin, pointant le fait que son propre domaine de recherche manquait d’étudiantes, la scientifique a estimé que le choix des jouets pouvait contribuer à construire un environnement social susceptible de tenir les femmes à l’écart de certaines professions : « Des organisations telles que la Confédération de l’industrie britannique parlent constamment de pénurie d’étudiants qualifiés en science, technologie, ingénierie et mathématiques. Mais une des manières d’y répondre pourrait consister à faire en sorte qu’une moitié de la population ne s’en sente pas exclue. »

Source : telegraph.co.uk