En témoignant pour Jeanne Magazine, cette jeune lesbienne de 30 ans qui vit au Bangladesh prend un risque. Dans son pays, les homosexuels subissent de nombreuses discriminations, qui commencent  au sein même de leurs familles, et tout type de relation homosexuelle est soumis à des peines comme l’emprisonnement ou jusqu’à dix années de travaux d’intérêt général. Extrait du témoignage publié dans le numéro de juillet de Jeanne Magazine :

Tout d’abord je voudrais vous remercier de me donner la parole. Je sais que parler d’homosexualité ou de coming out est risqué pour moi, car la vie est très difficile à chaque instant pour une lesbienne au Bangladesh, et qui plus est, je suis issue d’une famille musulmane. Mais je n’ai plus peur aujourd’hui et je suis ravie de pouvoir partager mon expérience personnelle avec vous toutes. Et oui, quelqu’un doit bien commencer à en parler ouvertement !

Je suis une femme homosexuelle de 30 ans et je vis à Narayanganj au Bangladesh. Je viens de finir mes études au Government Women College à Narayanganj. Mon père est professeur dans une institution musulmane. J’ai une jeune soeur et ma mère est femme au foyer. L’homosexualité n’a jamais été considérée comme quelque chose de naturel au Bangladesh.

(…)

Il est hors de question d’imaginer pouvoir construire votre famille, vous marier ou même tout simplement vivre une histoire d’amour. Le harcèlement commence dans votre famille. Ces personnes, qui sont les plus proches de vous, vous rejettent tout simplement même si vous n’imaginiez pas une seconde que cela pourrait être le cas. Tout le monde vous méprise et vous déteste. On vous force même à vous marier contre votre gré avec une personne du sexe opposé

(…)

Lorsque cela se sait, votre faiblesse et votre état dépressif est un moyen pour les autres de vous harceler sexuellement et psychologiquement, certains même vous dénoncent à la police qui se fait un plaisir de venir vous chercher. Ainsi, cette même police peut vous violer sans cesse et sans peur de représailles. Alors faire son coming out ici, au Bangladesh, est une décision qu’il faut mûrement réfléchir.

(…)

J’ai toujours très peur pour ma sécurité et pour tous ceux qui, comme moi, sont homosexuels, bien qu’un jour j’espère pouvoir contribuer à ma manière à faire avancer les choses et faire mon coming out. Le faire physiquement serait pratiquement suicidaire de ma part, mais j’essaye de le faire sur internet afin de rencontrer d’autres personnes de la communauté LGBT et je me sens heureuse que ce message puisse se répandre sur la toile.

Retrouvez ce témoignage en intégralité dans le numéro de juillet de Jeanne Magazine : n’oubliez pas qu’en soutenant Jeanne, vous permettez à votre magazine 100% lesbien de continuer à vous proposer 90 pages de contenu exclusif chaque mois !