Jeanne a découvert Cruskin, jeune groupe Tourangeau, juste avant la sortie du clip très lesbien qui illustre leur titre Twisted Alchemy issu de l’album Secrets In A Box. L’occasion de poser quelques questions à Sabrina Pedroso, la chanteuse ouvertement lesbienne du trio. Extraits de l’interview publiée dans le numéro de mai de Jeanne Magazine.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots et nous raconter votre parcours artistique ? Hello Jeanne Magazine ! Je m’appelle Sabrina, j’occupe la place de chanteuse, guitariste et pianiste au sein de Cruskin. J’ai 24 ans et je suis passionnée de musique depuis mon plus jeune âge. J’ai commencé à pianoter à 3 ans. À 6 ans, j’ai commencé à prendre des cours de solfège et de piano jusqu’à mes 18 ans. Entre-temps, à 14 ans, je me suis mise à la guitare en autodidacte. J’ai commencé par des compositions et j’ai vite senti que je devais créer ma propre musique. Depuis, j’ai dû composer environ 50 chansons. La musique remplit une part très importante de ma vie. Elle me permet de m’évader et de chanter ce que je ne peux pas dire. Pour moi, c’est encore mieux qu’une thérapie.

Vous avez récemment sorti le clip de votre single Twisted Alchemy qui parle d’amour entre deux femmes. Pouvez-vous revenir sur la genèse de cette chanson et du clip ? J’ai écrit cette chanson en imaginant deux amies qui tombent amoureuses l’une de l’autre. Ce sont des choses qui peuvent arriver. Ça ne m’est jamais arrivé personnellement mais des copines m’ont déjà confié avoir des vues sur leur meilleure amie par exemple. Parfois, entre l’amitié et l’amour, il n’y a qu’un pas à franchir. Dans Twisted Alchemy ça finit plutôt bien, alors les filles, si ça vous arrive, dites-le, peut-être qu’une belle histoire d’amour verra le jour !

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Vous-même êtes ouvertement lesbienne, est-ce important pour vous en tant qu’artiste, de vous engager dans des causes qui vous tiennent à cœur ? Je dirais que c’est primordial pour moi. Surtout quand j’entends ce qu’on dit des homosexuels encore aujourd’hui. Toutes ces histoires autour du mariage gay m’ont fait froid dans le dos. J’ai pu lire beaucoup de choses comme « Depuis que le mariage gay est passé, on voit beaucoup plus de perversité dans les écoles ». Depuis quand un homosexuel est un pervers, un pédophile, un zoophile, un nécrophile, bref un taré sexuel ? Personnellement, j’ai une vie tout à fait normale et saine, sûrement bien plus saine que celle des gens qui écrivent ce genre de choses. La société conditionne tellement la mentalité des gens qu’ils en oublient de penser par eux-mêmes. Quand j’entends qu’un enfant ne peut s’épanouir qu’avec un père et une mère ça me fait doucement sourire surtout lorsque je vois l’ambiance de certaines familles hétéroparentales. Je ne pense pas que la famille idéale existe et encore moins qu’il faille se baser sur le sexe des parents pour déterminer si un enfant sera bien entouré ou non. Selon moi, un enfant se sentira bien tant qu’il sera aimé. L’amour et le bonheur sont deux éléments inséparables.

cruskin-music.com
Photo : Chloé LDN

Retrouvez l’interview de Sabrina Pedroso en intégralité dans le numéro de mai de Jeanne Magazine : n’oubliez pas qu’en soutenant Jeanne, vous permettez à votre magazine 100% lesbien de continuer à vous proposer 90 pages de contenu exclusif chaque mois !