Le Festival du film LGBTI+ de Saint-Étienne, Face à Face, fête cette année sa 13e édition et prend encore un peu plus d’ampleur. Souhaitant affirmer autant son rôle de lieu de débat ouvert à tous, que de moment de convivialité, le festival expérimente cette année, non seulement des moments d’échanges (débat sur le harcèlement scolaire autour du film Marvin mercredi 22 à 21h00, ou sur la transition de genre avec l’avant-première de They le samedi 25 à 14h00), mais aussi une séance scolaire, un stand littéraire ou encore des moments de restauration dans divers restaurants de la ville (du mercredi au vendredi), ou des secondes parties de soirées qui permettront aux festivaliers de se retrouver : soirée au F2 le vendredi soir et concert de clôture de la chanteuse Mary L*Asterisk, qui vient de sortir son deuxième album A travers, dans le tout nouveau Club 85.

Le programme 2017 fait une nouvelle fois la part belle aux spectatrices en proposant trois films dédiés aux femmes, ainsi que deux autres longs métrages qui les mettent en avant de manière surprenante. Durant le week-end, le samedi 25 novembre, les festivalières pourront voir Awol, film indépendant américain, dans lequel une jeune femme envisageant de s’engager dans l’armée pour payer ses études, tombe amoureuse d’une épouse avec enfant, en quête de liberté. Vue du côté des amantes, cette histoire d’amour aussi cruelle que romantique aborde le désir de liberté comme la peur de l’avenir avec àa la fois lucidité et charme. Un récit de plans bouleversés par l’arrivée d’une autre, dont la petite musique vous suit encore longtemps après la projection.

Le dimanche 26 novembre après midi, c’est au portrait tout en tendresse de la chanteuse ranchera mexicaine Chavela Vargas que vous convie le festival, ceci après un mini-concert de musique latino. Autour d’images rares d’interview, se dessine peu à peu la figure emblématique de cette femme ayant brisé les codes dans les années 50-60. Entourée de légendes sulfureuses sur sa vie privée, féministe consciente des limites de champs d’action, elle allie dignité et désir insatiable de représentation.

Enfin notons la présence en sélection de deux films très particuliers, dans lesquels les femmes tiennent le premier rôle. Parmi les curiosités du festival, on suivra ainsi de près le sulfureux Les garçons sauvages, histoire de cinq jeunes embarqués sur un bateau fantôme au début du XIXe siècle pour subir un châtiment, et découvrant une mystérieuse Île aux plaisirs. Les cinq garçons sont ici interprétés par des filles, et certaines des actrices devraient faire le déplacement le vendredi 25 novembre pour présenter le film. Autre événement, le samedi 26 novembre, la présentation du film fantastique suédois Girls Lost devrait réunir tous les publics LGBT, autour d’une histoire de trois lycéennes se transformant en garçons la nuit. Esthétique et troublante, cette histoire qui convoque toutes les lettres de l’acronyme, intrigue au plus haut point.

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