Invitée de l’émission Au Tableau ! diffusée ce dimanche sur C8, l’ancienne ministre de la justice a répondu aux nombreuses questions des écoliers, notamment à celles d’un élève de 10 ans opposé au mariage pour tous et à l’homoparentalité : « Je ne suis pas d’accord avec le mariage homosexuel, parce que se marier ça veut dire avoir des enfants et peut-être qu’il y a des enfants qui ne sont pas d’accord d’avoir deux papas ou deux mamans ». Avec le verbe et le bon sens qu’on lui connaît, Christiane Taubira a défendu les familles homoparentales en lui répondant : « Nous devons nous battre avec les armes de la loi, mais pas seulement avec les armes de la loi. Expliquer. Comme j’explique, tu as raison de poser ta question, tu as raison de dire tes désaccords,  parce que ça nous permet de discuter, de comprendre », avant de poursuivre : « Je comprends que des gens se disent, « deux hommes qui se marient, moi, j’en veux pas ». Il n’en veut pas, c’est son affaire, on ne lui demande pas de le faire. Mais il n’a aucun droit d’aller entraver la liberté des autres, de vouloir empêcher les droits des autres. »

Pour rappel, selon les résultats d’un sondage BVA pour l’hebdomadaire L’Obs publié le 15 mars dernier,  près de six Français sur dix se déclarent favorables à l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de femmes homosexuelles. Ces chiffres, qui confirment ceux de l’étude menée par l’Ifop pour La Croix au mois de janvier, témoignent d’une transformation profonde des mentalités françaises. Et les autres résultats du sondage, qui révèlent par ailleurs que les Français et les Françaises sont convaincus de la capacité d’un couple homosexuel à élever un enfant dans de bonnes conditions (ils et elles sont 77% à se déclarer «tout à fait d’accord»), sont de bonne augure pour la révision de la loi bioéthique, actuellement débattue à travers la France, à l’occasion des Etats généraux de la bioéthique, lancés le 18 janvier dernier.

Mais, encore faut-il que l’on fasse entendre notre voix, notamment sur le site Internet etatsgenerauxdelabioethique.fr, sur lequel chaque citoyen peut s’exprimer, ainsi que dans les débats, qui dureront jusqu’à l’été, et doivent nourrir la prochaine loi bioéthique, attendue au Parlement à l’automne, en vue de l’adoption d’une nouvelle loi « dans le courant du premier semestre 2019 ». C’est une occasion unique qui nous est offerte pour faire  progresser nos droits alors saisissons-la.