Ça y est, c’est fait, après des mois de débats houleux au Sénat, les députés italiens viennent de voter la confiance au gouvernement sur la loi créant une union civile pour les couples homosexuels. Approuvé par 369 voix contre 193, le texte de loi, déjà voté par le Sénat en février dernier, sera définitivement adopté dans la soirée après une série de votes de procédure sans incidence.

« Aujourd’hui est un jour de fête pour tant de gens. Pour ceux qui se sentent enfin reconnus. Pour ceux qui, après des années, retrouvent des droits tellement civils qu’il n’ y a pas besoin d’autres adjectifs », a écrit le Premier ministre Matteo Renzi ce matin sur Facebook, avant de poursuivre : « Nous écrivons une autre page importante de l’Italie que nous voulons. Nous le faisons en posant la question de confiance parce que de nouveaux retards n’étaient pas possibles après des années de tentatives avortées. »

Dans le dernier grand pays d’Europe occidentale à ne reconnaître aucun statut aux couples de même sexe, le texte crée une union civile qualifiée de « formation sociale spécifique », ouverte seulement aux couples homosexuels.  Scellée devant un officier d’état civil, elle prévoit l’obligation d’assistance morale et matérielle réciproque, le bénéfice de la pension de réversion, le titre de séjour pour le conjoint étranger, le droit de visite à l’hôpital, la possibilité de prendre le nom de son conjoint… mais, cette loi apparaît comme une demie victoire pour les activistes et les membres de la communauté LGBT puisque  Matteo Renzi a dû céder devant ses alliés du centre-gauche et retirer la possibilité d’adopter les enfants naturels du conjoint, ainsi que la très symbolique obligation de fidélité au sein du couple.

Cependant, le texte ne ferme pas la porte aux demandes d’adoption déposées au cas par cas et dont une poignée ont déjà été validées depuis l’été 2014 par certains tribunaux, au nom de l’intérêt de l’enfant à une « continuité affective ». Ainsi, le 29 avril dernier, trois enfants, nés à la suite d’une insémination artificielle à l’étranger, sont devenus les premiers en Italie à avoir officiellement deux mères, les fils de Marilena Grassadonia, la présidente de l’association Famiglie Arcobaleno (Familles arc-en-ciel) et de sa compagne. « Sur le plan personnel, c’est une grande satisfaction, mais je ne peux pas être pleinement heureuse quand je pense que nos familles dépendent de décisions individuelles », avait commenté Marilena Grassadonia dans un communiqué.

Pour info, l’Italie est arrivée 25è sur 49 dans le rapport dévoilé ce matin par ILGA Europe qui détermine l’état des droits LGBT en Europe. La France, se classe en huitième position dans ce classement où figure en 1ère position Malte devant la Belgique et le Royaume-Uni.

source : lemonde.fr