Quatre ans après Popcorn Love, l’autrice américaine KL Hughes est de retour chez Reines de Cœur avec The Wrong McElroy, son nouveau roman. Extrait de la rencontre publiée dans le numéro #80 de Jeanne Magazine.

Pouvez-vous présenter cette nouvelle histoire à nos lectrices ? The Wrong McElroy est une comédie romantique sensuelle sur Fiona Ng, une lesbienne qui accepte de se faire passer pour la petite amie de son meilleur ami, Michael lors de la réunion de Noël de sa famille, qui se déroule au cours d’un long week-end en Arkansas. La famille de Michael est immense et pleine de personnalités, une bande turbulente d’ Américains du Sud qui aime les vacances et a l’esprit de compétition. Fiona est rapidement submergée par les nombreux frères et sœurs de Michael, mais aucun ne l’affecte autant que sa jeune sœur, Lizzie, une rousse sexy et hilarante qui a son propre secret. Fiona doit gérer son attirance inattendue pour Lizzie sans perturber l’équilibre parfait de son amitié avec Michael ni gâcher leur fausse relation romantique devant la famille. (…)

Votre livre peut être considéré comme engagé car il lutte contre la discrimination et le racisme. Était-ce un souhait dès le départ ? Je n’appellerais pas cela un « souhait ». La lutte contre la discrimination n’était pas un objectif de l’histoire. Je voulais simplement raconter l’expérience d’une femme, et malheureusement, la réalité de cette femme c’est une réalité qui rencontre beaucoup d’adversité. Je ne voulais pas prétendre que ce n’était pas sa réalité, parce que ce serait nier ce que tant de personnes marginalisées doivent endurer régulièrement, ainsi que la constance, la patience et la volonté qu’il faut pour continuer malgré cette adversité, pour continuer à se défendre, pour continuer à s’aimer et à vivre en étant soi-même dans un monde qui peut être si cruel et si inacceptable. Je pense que chaque fois que nous choisissons d’écrire des personnages ou des histoires d’amour qui ne sont pas la représentation du statu quo, nous luttons contre la discrimination. Lorsque nous écrivons sur deux femmes qui se touchent, s’embrassent, sont intimes émotionnellement et physiquement l’une avec l’autre, nous luttons contre les discriminations. Lorsque nous écrivons sur des femmes, en particulier des femmes homosexuelles et des femmes de couleur, qui ont leur propre identité, qui se défendent, qui disent leur vérité, qui demandent ce qu’elles veulent et ce dont elles ont besoin, qui exigent d’être considérées, reconnues et respectées, qui existent, qui survivent et qui s’épanouissent malgré tout ce que nous endurons au quotidien, nous luttons contre la discrimination. La conséquence de l’oppression est que choisir d’exister à haute voix, de manière fière, désordonnée, merveilleuse… est un acte révolutionnaire, que nous le voulions ou non. (…)

Pensez-vous qu’une histoire d’amour lesbienne peut aider à changer les attitudes ? Comme je l’ai déjà répondu, je pense que tout ce que nous écrivons qui célèbre ce qui a été historiquement discriminé est un acte de résistance. Il s’agit de lutter contre la discrimination. C’est un acte révolutionnaire, aussi petit soit-il. Lorsque nous essayons de combler des lacunes, de panser des blessures et d’ouvrir les esprits à de nouvelles perspectives, nous pouvons le faire par de nombreux moyens. Il n’y a pas une seule façon d’ouvrir l’esprit, de faire réfléchir ou de faire changer l’attitude de quelqu’un à propos de quelque chose. Il y en a beaucoup d’autres. Parfois, il suffit de montrer une réalité différente en ce qu’elle est, plutôt qu’en ce que quelqu’un a pu imaginer. Lorsque j’écris une histoire d’amour entre deux femmes, je montre à beaucoup de gens quelque chose qu’ils n’ont jamais vu auparavant, d’une manière qu’ils n’ont peut-être jamais imaginée. Les gens peuvent voir comment nos relations évoluent et fonctionnent, que nous ne sommes pas si différentes d’eux. Contrairement à ce que beaucoup croient, il suffit parfois d’une seule chose – un événement, une personne, une histoire – pour modifier complètement notre perspective. Il peut s’agir de quelque chose d’immense et de douloureux, ou de quelque chose de doux et de simple. Je crois qu’une histoire drôle et séduisante peut changer les attitudes, absolument, parce que peut-être que quelqu’un la lira et sourira et rira. Et peut-être qu’il en sortira en se disant : « J’ai adoré ça. Je ne sais pas pourquoi j’étais si mal à l’aise avec ça avant. Cela me semble tout simplement normal maintenant ». On ne sait jamais.

Êtes-vous d’accord pour dire que Fiona n’avait aucune chance et aucun désir de résister à Lizzie, même si elle est la sœur de son meilleur ami ? Oh, Fiona était fichue dès qu’elle a rencontré Lizzie  ! Je pense que c’était une véritable lutte pour elle, parce qu’il y a eu une attirance instantanée qui est rapidement devenue écrasante (grâce aux pitreries de Lizzie), mais Fiona ne voulait pas risquer de dysfonctionnement dans sa relation avec Michael. (…)

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The Wrong McElroy de KL Hughes (Reines de Coeur)

Retrouvez l’intégralité de cette rencontre dans le numéro #80 de Jeanne Magazine.

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