Elles font carrière dans l’Armée de Terre, de l’Air, la Marine nationale, le ministère de l’intérieur, la Gendarmerie ou la police. Suite à l’appel à témoins lancé sur la page facebook du magazine, des femmes courageuses et passionnées par leur métier, mais dont la sexualité est encore trop souvent jugée taboue par leur hiérarchie ou leurs collègues, reviennent sur leur parcours et leur quotidien dans les forces de l’armée française ou dans la police. Merci  Alison, Audrey, Laetitia, Aurel, Camille, Jess, Nadège, Nathalie, Carole et Katy (de l’association Flag !) pour vos témoignages et vos conseils publiés dans le numéro d’avril de Jeanne Magazine. En extrait, découvrez le témoignage de Nadège, gendarme de carrière.

« La Gendarmerie reste une vieille dame qu’il ne faut pas trop bousculer »

Nadège fait partie de la Gendarmerie nationale depuis plus de 14 ans. Elle est gendarme de carrière, et elle a deux chevrons sur les épaules. Elle nous dit avoir longtemps hésité entre le professorat de sport et l’armée. Apres avoir tenté et échoué les premières années STAPS, elle s’est orientée sur la voie militaire. Ouvertement out, elle a annoncé son homosexualité « tout naturellement au cours d’une conversation », mais nous confie-t-elle : « A la suite de cela, j’ai rencontré des problèmes avec un supérieur hiérarchique qui m’en a fait bavé. J’ai fait une dépression. J’ai su remonter la pente. J’avoue, j’ai vécu le harcèlement moral ». Pour Nadège : « la Gendarmerie reste une vieille dame qu’il ne faut pas trop bousculer », et les lesbiennes y sont encore considérées comme « des bêtes curieuses » : « Ils ne peuvent pas s’empêcher de vous poser des questions sur votre intimité. Mais ils sont prévenus qu’à la moindre réflexion à caractère homophobe, il y a des poursuites pénales ». Son conseil : Être prête à se défendre et de ne pas hésiter à porter plainte au moindre écart de l’un de ses collègues.

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