Jazz et Roxy sont de retour avec une deuxième saison de la websérie Les Goudous, écrite et réalisée par Charlotte Lefèvre et Diane Prost. L’occasion de découvrir le premier épisode et de relire un extrait de l’interview qu’elles avaient accordée à Jeanne Magazine dans notre numéro de mars.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots… Nous sommes deux comédiennes passionnées qui nous complétons. Diane, 25 ans, extravertie, spontanée, décidée et optimiste, vit d’humour et de femmes. Charlotte, 26 ans, timide au premier abord et bout en train au second, posée, réfléchie, petit poulbot sur patte. 068865….

Comment est née votre idée de créer une websérie lesbienne ? Et pourquoi le titre Les Goudous ? Nous avions surtout au départ une grande envie de jouer. Le métier de comédienne n’étant pas simple, nous nous sommes dit qu’il fallait donc créer pour jouer. L’idée nous est venue sur un passage piéton. Nous avions toutes les deux envie de monter un projet, nous avions pleins d’idées, mais très vite, le sujet des lesbiennes nous est venu comme une évidence. C’est notre quotidien et c’est un sujet encore trop tabou. Nous avons choisit le titre « Les Goudous », car c’était plus élégant que « Les Gouines » et plus original que « Les Lesbiennes ». D’autant plus que ce mot est très peu connu des hétéros.

Où puisez-vous votre inspiration ? Pour la saison 1, nous nous sommes inspirées des questions qui nous ont été posées en soirée, à nous personnellement ou à nos amies et avons été sur des forums, topitos etc., pour voir si nous n’avions pas loupé une ou deux perles. Quant à nos blagues… On se pose encore la question. [Rires]

Est-ce pour vous un acte militant d’avoir créé cette websérie qui offre une visibilité aux lesbiennes ? Au départ nous voulions simplement créer une websérie comique gayfriendly.
Mais nous avons très vite compris, que celle-ci pouvait nous permettre de faire passer des messages. Nous avons alors décidé de parler des lesbiennes, de notre monde, faire comprendre aux gens que nous sommes comme tout le monde et que certaines questions sont parfois trop intimes ou déplacées du genre « Ah bon, t’es lesbienne? Pourtant t’es pas moche. » La finesse incarnée…! [Rires]

Quelles sont vos influences, vos personnalités lesbiennes préférées ? Nous aimons les artistes pour leur talent et non pas pour leur sexualité. Après, nous admirons les artistes comme Océane Rosemarie, Christine and The Queens, Jodie Foster ou encore Ellen Page, qui assument leur sexualité et en parlent. C’est important d’avoir des icônes qui s’assument, surtout pour les jeunes qui découvrent leur homosexualité très tôt. N’oublions pas aussi nos vieilles idoles comme Colette ou encore Françoise Sagan.

Quels sont les objectifs de votre websérie ? Avant tout, nous souhaitions dédramatiser ce sujet. On parle d’homophobie, d’exclusion… Pourquoi pas parler d’homosexualité en rigolant. L’humour est la meilleure arme contre les préjugés. Nous pensons aux plus jeunes qui découvrent leur homosexualité pendant leur adolescence. Grâce à cette websérie, nous voulons leur faire comprendre qu’ils ne sont pas seuls et que ce n’est pas une tare d’être homosexuel, on peut être très heureux comme ça.« I didn’t choose to be gay. I just got lucky ».

 Vous abordez les stéréotypes et les clichés concernant les lesbiennes, comment expliquez-vous que ces derniers perdurent ? Ils perdurent car nous n’en parlons pas assez. Nous n’avons pas la prétention de faire changer les choses avec cette websérie, mais si cela peut réveiller des consciences, ce sera déjà une belle victoire

Retrouvez l’interview en intégralité dans le numéro de mars de Jeanne MagazineEn vous abonnant à Jeanne, vous permettez à votre magazine 100% lesbien de continuer à vous proposer 90 pages de contenu exclusif chaque mois !